Collection de Arkio
Les avis de lecture de Arkio
Love junkies, Tome 11
Série :
Love junkies 3 tomes de retard sur cette série, m'ont incité également à m'y remettre un peu, et comme d'habitude sans déplaisir. Je considère aisément cette série comme la meilleure série "érotique" parue sur le marché (bien loin d'une série racoleuse comme "step up love story" ou bien des u-jin et de ses héros pathétiques ou de ses situation scabreuses, "le journal intime de sakura" faisant exception), avec un héros vraiment sympathique, pas du tout macho (ni éjaculateur précoce, ou seulement avide de son propre plaisir :D ), bref qui emporte pour une fois l'adhésion et pas le dégoût de se dire un homme. Celà mis à part, ce tome fait figure de transition, avec la fin d'une rupture douloureuse et l'incertitude d'une relation subitement arrêtée par la distance pour le héros. C'est bien construit, très agréable à lire (le graphisme est vraiment plaisant, personnel (même si typé dans une mouvance Kawaïi), expressif, charnel, sensuel mais aussi pouvant faire montre d'une profondeur inattendue dans les moments de détresse) et il y a encore quelques scènes pour se rincer l'oeil, et pas vraiment gratuites pour toutes (ce n'est pas ici que l'on verra un viol, et si tentative il y a comme ici, les coupables peuvent s'en mordre les noix), on aime les personnages qui vivent leurs vies et apparaissent au besoin des histoires. Bref, c'est la vie sans fausse pudeur ni racolage excessif et ça se lit donc avec grand plaisir (et pas seulement un plaisir "coupable", c'est rare pour ce genre de titre :lol: ) A noter quand même une histoire plus poussée en fin de volume (s'il n'y avait pas une censure "carré noir" aux endroits stratégiques, ça serait même interdit aux moins de 18 ans) et indépendante, signée du pseudo "hentai" de l'auteur. Dans le genre, c'est efficace... |
Nodame cantabile, Tome 1
Série :
Nodame cantabile Un titre attendu par de nombreux fans indéniablement. L'avantage pour moi, ne connaissant ni drama, ni série TV, c'était de pouvoir apprécier dès le début une oeuvre qui vaut vraiment le coup (même si j'ai été quelque peu influencé par quelques passages du drama en coup d'oeil sur mon PC ). Ceux qui auraient lu l'excellent "Tensai family company" chez asuka, ne seront en fait pas dépaysés, avec un héros, génie de son état en musicologie (qui rêve de devenir chef d'orchestre), un peu misanthrope, avec une phobie des transports paralysante, et qui s'ouvre à de nouveaux horizons expressionnistes en côtoyant et prenant sous son aile une fille complètement déjantée (et peu regardante de la propreté :D ) mais qui a un réel don pour le piano ([b]noda me[/b]gumi. C'est souvent drôle, les relations sont bien construites, tout comme le rendu exigeant de l'apprentissage de la musique classique et des bonheurs que l'on peut en tirer. Le fait même de donner ensuite envie de se plonger dans quelques sonates de beethoven ou de réécouter du mozart, indique bien à quel point ce manga réussit à immerger son lecteur et développe une touche de légéreté constante, en harmonie avec les colères faussement renfrognées de chiaki et les réactions totalement décalées de nodame. Pour parachever le tout, un graphisme facilement typé (typable ?) josei, privilégiant le dynamisme des réactions et l'aération de la page, offrant cette touche "air du temps", facilite l'accès à la vie de personnages, qui sont donc montrés d'autant mieux sans faux-semblants et se posent déjà comme attachants, familiers, sans minauderie et invitent bien évidemment à les suivre dans les prochains tomes! |
Kitaro le repoussant, Tome 4
Série :
Kitaro le repoussant Après dorameon, il m'est passé l'envie de lire le style d'un autre auteur emblématique de cette époque bénie (la décennie de ma naissance) et j'ai eu très envie de me confronter à du shigeru mizuki, où il tombait bien que je n'avais pas encore lu les 2 derniers tomes de Kitaro, parus chez cornélius. Cette fois, c'était plus nettement plus consistant que du doraemon, les décors sont particulièrement travaillés et le monde des yôkai a des règles et des personnages dont l'on peut difficilement tirer les tenants et aboutissants, bien que la naïveté de certaines histoires pourra rebuter un lecteur un peu plus exigeant. L'aspect "historique" de ce manga culte est là aussi primordial, mais le trait naïf de l'auteur et sa relation avec un monde des dieux si mélangé au notre n'est franchement pas dénué d'intérêt, d'autant qu'habituellement yôkai=gros bouleversements peu acceptés par la population, ce qui n'est, pour une fois, pas le cas ici. Tout semble couler de source, et ce qui doit arriver arrivera, une philosophie de vie sous-tend la lecture et c'est ce qui la rend prometteuse pour les tomes suivants. |
Doraemon, Tome 9
Série :
Doraemon - Le chat venu du futur Un tome habituel des aventures de Nobita et de Doraemon (et une de Dorami comme d'habitude également) avec son lot de gadgets et de (bonnes) leçons pour le jeune héros dilettante. La longueur de chaque histoire n'est pas la même, ce qui conduit bien souvent à, soit des histoires complètement anecdotiques et comme écrites à la va-vite, soit à d'autres plus travaillées, mais qui parviennent néanmoins rarement à ne pas sentir le déjà-lu. Pourtant, quelques trouvailles (inventions) sont bien pensées dans leurs implications et l'habitude aidant, la lecture de doraemon se fait plutôt coulante, même s'il ne faudrait pas en abuser tous les jours, sous peine d'overdose (le fait aussi que ça devienne un peu mois moraliste aide d'autant mieux à faire passer la sauce). D'un autre côté, je ne suis pas le meilleur public adapté à ce titre (et non je n'ai plus 10 ans) et mon regard est plutôt intéressé vers la lecture d'une institution du manga, d'un graphisme enfantin à étudier, d'un oeil neuf sur la vie dans les années 60-70 (vêtements, mode de vie), et en quoi il pourrait éventuellement être visionnaire. Et oui de la culture tout simplement : qui l'eut cru ? |
H2, Tome 15
Série :
H2 Sitôt sorti, sitôt acheté, sitôt lu, et même si je dois dire que mon temps de lecture sur ce tome fut plus important que pour la plupart des précédents, c'est davantage pour me tourner sur le style d'adachi et essayer encore une fois de repérer les endroits où il a pu faire l'économie de quelques planches supplémentaires, de confirmer une impression tenace, où cet auteur serait le seul véritable héritier de Tezuka (ou du moins le seul qui reprendrait de façon aussi nette certaines techniques de narration uniques) : une certaine nonchalance (fort sympathique) à réduire la distance entre les personnages, le récit dont ils sont les héros et le lecteur, et donc à ne jamais se prendre au sérieux. En plus, dans ce tome, on a enfin l'impression qu'il se passe quelque chose d'important, avec un vrai match à enjeux (qui débute seulement dans ce tome) et on se dit ainsi que depuis le début avoir fait 15 tomes (qui sont quasiment passés comme un songe, sans réelle évolution des relations interpersonnages, même si par touches (un peu trop) subtiles) pour en arriver là est un exemple parfait de comment étirer une série en longueur juste pour l'étirer en longueur, et surtout comment se faire plaisir en créant une oeuvre qui ne parle presque que de baseball...pour des gens qui comprennent le baseball. Malheureusement ici, moi qui ne comprends rien à ce sport (et je dois dire que c'est un des rares où je sois très hermétique), je dois dire que suivre n'importe quel match est finalement plus ennuyeux qu'autre chose (et oblige toujours à "pauser" sa lecture et à se demander comment diable ils marquent des points à ce sport ?), l'auteur n'ayant pas un réel talent pour susciter la fébrilité à un lecteur néophyte, cette perte d'intensité nekketsu pour un manga finalement totalement sportif est quelque peu (très) gênant...(ce n'est pas un hikaru no go, où bien que ne comprenant rien au Go, chaque match était passionnant à en suffoquer), mais bon ce titre se rattrape par sa distanciation comico-pince-sans-rire et des personnages très humains, sans compter un graphisme parfaitement lisible, et une atmosphère paisible de par la sureté même de ce que l'auteur veut transmettre. Tout cela ne peut donc pas donner quelque chose de foncièrement mauvais ;) |
School rumble, Tome 7
Série :
School rumble Après avoir laissé un peu moisir ce tome sur une pile de mangas non lus, je me suis dit que c'était l'occasion de ne pas laisser un gouffre de retard sur cette série et ce fut une lecture plutôt agréable. J'y allais pourtant avec quelques appréhensions, car les tomes 5 et 6 avaient largement refroidi l'enthousisasme des débuts ; l'humour s'était fait lourdingue, les situations manquaient de rythme et la soudaine apparition de multiples nouveaux personnages secondaires (pour une fête du sport interminable) rendait presque la lecture pénible, sauvé néanmoins par un harima toujours haut en couleur (alors que les autres pâlissaient fortement). En outre, le style spécial de ce manga avec un découpage pas si loin d'un yonkomi (sauf qu'ici au lieu d'un gag en 4 cases, c'est un gag en une page), oblige le lecteur à s'appesantir parfois plus que de nécessaire sur une page, obligé qu'il est de retourner son manga pour lire la phrase d'accroche sur le côté. |
Elle et lui - Karekano, Tome 15
Série :
Elle et lui - Karekano Elle et lui tome 15 : avec ce tome, cette série s'érige définitivement comme l'un des rares shôjos qui ait accompli la quintessence de son art, un véritable état de grâce, que peu de titres peuvent se targuer d'avoir atteint. Clairement, ça atteint la finesse et la richesse d'un Fruits Basket et d'un Please save my earth. Et même si j'ai lu de très bons shôjos, comme Nana pu Basara, ou que j'adule un Fushigi yuugi, il n'y en a vraiment qu'une poignée qui est arrivé à se dépasser et c'est seulement le cas des 3 plus hauts. |
En route pour la coupe Hokuto
Série :
Hikaru no Go La tension habituelle de ce manga retombe quelque peu dans ce tome 21, même si plusieurs passages nous font encore ressentir ces frissons d'excitation, presque la bave aux lèvres, que véritablement peu de titres sur le marché peuvent se targuer d'obtenir. Le premier point positif est d'ailleurs à porter au crédit de l'éditeur français, qui nous permet d'avoir le volume 21, moins de deux mois après la parution du volume 20, ce qui comble avantageusement une attente fébrile. |
Samurai deeper Kyo, Tome 26
Série :
Samurai deeper Kyo Kyo est sans doute l'un des shônen du marché qui fourmille le plus de tics graphiques caractéristiques, le plus de combats dont on sait presque toujours comment ça va se terminer avant même de le commencer, le plus de rebondissements improbables, le plus de bravades qui ne sont pas suivies d'effets, le plus de situations qui se répètent au fil des tomes, le plus de situations qui s'inspirent d'autres mangas, et aussi le plus de personnages témoins au centimètre carré de papier. Bref, tout ce qu'on appelle au final : des clichés. Ce tome 26 ne déroge pas à la règle, mais on arguera bien justement que les amateurs de ce manga seront comblés, car ils retrouveront de fait leurs situations habituelles (le « cliché » existe par nature parce qu'il est narrativement très efficace, particulièrement pour un public peu regardant). Un exemple ? Et bien le combat Shindara-Yukimura : comme d'habitude, c'est le « méchant » qui commence par dominer outrageusement, puis au moment critique il y a basculement – cette fois par l'arrivée de nouveaux personnages, mais c'est souvent aussi par la démonstration d'une technique secrète – puis flashback, puis expression de sentiments « guimauves » et le méchant qui devient "faux-méchant" etc... La conclusion dans le prochain tome est alors évidente, mais c'est au moins parfait pour gagner facilement son pari avec un copain. Autant dire que ce manga serait bien ennuyeux s'il n'y avait que ça. Et effectivement, on constate que toutes ces situations qui devenaient plus que lassantes au fil du temps, se laissent lire plus facilement depuis 4-5 volumes. De fait, on sent dorénavant que l'auteur se prend moins au sérieux et qu'il introduit beaucoup plus de petites phases « détente » qui adoucissent l'atmosphère. La force cachée de Bontenmaru en est un parfait exemple: quand autrefois, ça n'aurait été qu'un prétexte à attribuer au personnage un côté invincible et railleur, là il y a son pendant comique, qui, il faut l'avouer, fait mouche et déclenche le rire. De plus, la galerie des personnages autour de Kyo croît continuellement, et on sent de l'affection pour eux, une volonté de les mettre en scène sans faux-semblants et de les rendre attachants autrement qu'avec une technique-de-la-mort-qui-tue, qui a finalement ses limites. Et le pire, c'est que ça marche ! |
Les lamentations de l'agneau, Tome 6
Série :
Les lamentations de l'agneau Une douce ambiance d'introspection baigne ce début de tome. Les personnages vivent chacun dans un huis clos et il faudra la venue d'une nouvelle protagoniste pour remuer les esprits, à coups de questions indiscrètes, qui se révèleront incisives, jusqu'à s'adresser au lecteur lui-même. Les tomes précédents nous avaient habitués à des relations très complexes entre Chizuna et son frère, qui relevaient pour beaucoup d'un passé trouble de comportements non moins ambigus avec leurs parents. Cela étant, même si l'on avait cru commencer à y voir plus clair dans ces entrelacements psychologiques (particulièrement fins et bien étudiés par ailleurs), force est de constater qu'on faisait peut-être fausse route depuis le début. Deux questions fondamentales sont posées dans ce tome : pourquoi Shizuna Takashiro s'est-il suicidé finalement ? Et quelle est cette ombre inconnue qui semble attachée à la mère de nos héros et qui fait si peur à Chizuna ? Tout du moins pour la première interrogation, il faut avouer qu'en tant que spectateur du drame, on avait évacué le problème il y a longtemps en choisissant l'explication d'une trop grande lassitude de vivre avec ses faux-semblants. Mais s'il y avait autre chose ? Le saurons-nous même jamais vraiment ? Quoiqu'il en soit, cela permet surtout aux personnages d'y revenir encore une fois, même si cette fois il y a de l'apaisement dans l'air. Effectivement, la mélancolie et l'acceptation semblent être le ton dominant de cette fin de série et on devine avec une certaine tristesse que Chizuna n'échappera pas à un destin funeste (et cela saute d'autant plus aux yeux de la voir si calme). |
Le siège du pouvoir
Série :
Eagle Le manga de Kawaguchi sur la vie politique américaine continue de nous étonner agréablement. Après un début de tome inquisiteur, où l'on suivra Takashi dans sa quête pour savoir si Rachel est réellement sa vraie soeur, on abandonnera ce personnage - véritable témoin des événements et alter ego du lecteur - pour rentrer plus que jamais dans les tractations occultes d'une campagne électorale. Plus que jamais également, les événements se placent dans un contexte « réaliste » et l'on peut aisément faire un parallèle entre les personnages du récit et les protagonistes de l'élection présidentielle américaine de 2000, si ce n'est quelques noms qui sont habilement transformés. Al Gore devient ainsi Al Nore par exemple, mais de ce point de vue on s'étonnera justement de retrouver Bill Clinton, d'autant que dans les premiers tomes édités par J'ai Lu, ce dernier avait le patronyme plus imagé de « Crigntown ». Changement de cap de l'auteur ou volonté de transcription différente de l'éditeur français ? Quoi qu'il en soit, on est tout de même très loin de ce qui s'est réellement passé il y a quelques années et on a dans l'idée que ce qui va suivre s'en écartera encore davantage, n'en gardant que l'inspiration de départ. Pour le reste, ces confrontations d'hommes et de femmes nourries par les plus grandes ambitions sont toujours aussi réjouissantes à suivre, et l'intelligence du récit, dont la trame nous scotche du début à la fin, se distingue par une tension palpable, bien qu'il n'y ait en fait que très peu d'action véritable dans ce tome. Tout semble se jouer au fond de regards énigmatiques, dans une succession de choix que seuls ceux qui seraient vraiment prédestinés auraient la capacité de résoudre avec succès. Et pour le lecteur, il reste l'impression latente que le moindre faux pas pourrait changer la face du monde. |
Hot gimmick, Tome 4
Série :
Hot gimmick Après un tome 3 tendu qui faisait tomber les masques, on a plutôt là un volume de transition où les faux-semblants s'effacent et où les personnages s'interrogent beaucoup sur leurs relations. Quoi qu'il en soit, Hot Gimmick s'affirme de plus en plus comme la version dessinée de ces fameux « hômu dorama » japonais - « Home drame », soit « drames familiaux » - une vraie démonstration d'une sitcom qui aurait pour cadre principal une résidence d'entreprise très hiérarchisée, avec ses relations de voisinage codifiées et tout sauf franches, et avec ses enfants qui grandissent et apprennent à gérer leurs premiers émois amoureux. Une vision adolescente de la « Comédie humaine », avec ses turpitudes et ses lumières, et dont le genre shôjo se montre le plus habile à rendre au mieux la finesse psychologique. Davantage encore, l'émotion est facilement palpable et il n'est guère difficile d'être touché, sinon attendri par des situations que l'on peut facilement superposer à notre propre vécu. On a donc un manga qui se lit agréablement et plutôt rapidement : la mise en page n'est jamais surchargée ni extravagante, les niveaux de dialogue ne se superposent qu'avec modération, la mise en scène sait ralentir parfaitement le temps quand les coeurs s'emballent, et surtout c'est le design des différents personnages qui finit d'emporter l'adhésion. Ces derniers ont la qualité rare d'occuper l'espace dans ses trois dimensions, les visages sont expressifs - même s'ils sont assez « plats » physiquement s'entend - et les déformations comiques, discrètes, font mouche et c'est tant mieux ! Car bien entendu, c'est par ses personnages particulièrement attachants que repose tout l'intérêt de ce titre. |
Lamu, Number 6
Série :
Lamu - Urusei Yatsura Dans cette édition au format « Bunko » (petit format avec plus de pages), la parution du long manga de Rumiko Takahashi avance à bons pas. Cela étant, on peut également dire que l'histoire a, depuis quelque temps, trouvé son rythme de croisière : les personnages principaux et secondaires sont maintenant bien connus, et l'auteur se contente d'utiliser les uns et les autres dans des situations qui auraient souvent tendance à se répéter. C'est pourquoi, même si le cadre est souvent original et renouvelé, même si on se demande parfois où l'auteur va chercher tout ça, une bonne partie des histoires de ce volume (on pourrait parler d' « historettes » ) sont loin d'être très passionnantes et, pire, la lassitude ambiante est rarement brisée par des pointes d'humour qui tombent trop souvent à plat. On retrouve là l'origine du principal reproche que l'on fera à la mangaka pour ses oeuvres postérieures, telles que Ranma 1/2 ou Inuyasha, ces titres à rallonge qui peinent à se renouveler et à garder de fait une qualité constante. |
Zetman, Tome 4
Série :
Zetman (série) Zetman est un de ces titres dont chaque volume se fait longuement attendre et constitue de fait un petit événement. Ainsi, ce tome 4 ne déroge pas à la règle puisqu'il est paru huit mois après le 3 ; et comme toujours dans ces cas là, il est fortement conseillé de se replonger dans les événements antérieurs pour remettre en place un contexte oublié. Audacieusement, dans ce volume on ne verra pas apparaître une seule fois Jin, le héros de l'histoire, qui de fait avait déjà été laissé de côté au milieu du tome précédent, après la fin de son évolution dans sa forme « Zet ». L'histoire diversifie donc ses pistes scénaristiques pour mieux nous perdre, et tout cela présage du meilleur pour la suite. Cela étant, l'histoire continue sa route et le premier manga "adulte" de Katsura – reconnu pour ses comédies romantiques telles que Video Girl Aï ou I''s – bénéficie du meilleur de l'auteur mais n'échappe pas non plus à quelques écueils. Le meilleur c'est bien sûr une maîtrise graphique exceptionnelle : des proportions corporelles parfaites, une expressivité des visages très marquée, et enfin un luxe de détails (plis des vêtements) et des décors travaillés qui sont idéaux pour rendre ultra crédible ce monde de science fiction. De plus, la mise en page est toujours très lisible, quand bien même l'atmosphère générale devient assez sombre ; et pour ce qui est du rendu des mouvements et la puissance des coups, c'est un sans-faute. |
Beck, Tome 11
Série :
Beck Rupture de rythme dans ce tome, puisque l'élan, qui avait conduit inexorablement le groupe vers toujours plus de réussite, est brisé pour un temps. D'ailleurs, la première moitié nous fait redouter la fin pure et simple du groupe Beck, bien que l'on sache qu'il y a plus de 25 tomes de parus au Japon, et que l'aventure est donc loin d'être terminée. Ainsi, si l'on a droit à de la mélancolie nostalgique, à laquelle ce titre ne nous avait pas habitué, c'est aussi un excellent moyen de faire le point, et pour les personnages, et pour le lecteur, et ainsi de pouvoir retrouver un second souffle (tant au sens propre qu'au sens narratif) après une intensité qui montait crescendo suivant une trame quelque peu linéaire. En clair, cette pause donne de l'air à l'histoire, entretient un suspens haletant – comme d'aillurs le cas Ryûsuke, qui entretient dans ce tome, sa part de mystère – et capte d'autant mieux l'attention du lecteur, qui voudra alors continuer à suivre Koyuki et les autres. |
Gantz, Tome 14
Série :
Gantz Avec Izumi - qui avait autrefois réussi à atteindre les 100 points et qui voulait absolument retrouver les sensations (et les souvenirs) d'une époque révolue - on prenait davantage de recul sur le monde de Gantz, et les perspectives d'un déroulement moins linéaire (missions-retour à la vie normale-missions etc.) semblaient plus ouvertes que jamais. Effectivement, le personnage a apporté de la diversité au récit et a permis surtout de forcer le destin, quand jusque là tout était subi et lié au hasard (voir par là la « première mort » des participants). Cependant, avec la mission du martien péquenot et des dinosaures, on semblait retomber dans ces phases d'action sans espoir, où le massacre gratuit règne en maître, si ce n'est quelques découvertes techniques, comme la moto de combat ou le sabre tiré du fusil. Même s'il est toujours assez plaisant – pour l'action et le suspens - de suivre une mission de Gantz (ce qui n'évite jamais le malaise de l'incertitude, toujours tendue, de leur issue), il faut tout de même avouer qu'il est difficile de se satisfaire éternellement de combats inégaux contre des monstres grotesques qui ne font de l'homme que de la chair à pâtée ! Le plus frustrant restant toujours de ne jamais en savoir un peu plus sur les mystères de la sphère, ou de ces créatures qu'il faut combattre. Bien sûr, c'est ce qui fait aussi l'attrait de cet univers et le rend si particulier mais il fallait davantage ; et c'est peut être dans ce tome 14 que le tournant du récit ,amorcé avec Izumi, va probablement avoir lieu. On découvre un nouveau groupe, en dehors des objectifs fixés par Gantz, et qui fait volontairement référence aux vampires (canines proéminentes, goût du sang, métamorphoses). Très organisé, proche d'une secte, dont les membres semblent connaître parfaitement ceux de Gantz et les moyens de les affronter (pour les voir, ou pour annihiler l'effet de leur combinaison) on a là l'adversaire récurrent idéal. Si l'on ajoute à ça, l'apparition d'Akira qui est l'antithèse de son frère, on peut s'attendre raisonnablement à de la nouveauté bienvenue, qui va faire monter l'impatience du lecteur. |
Elle et lui - Karekano, Tome 7
Série :
Elle et lui - Karekano A chaque sortie de ce manga, on retrouve avec un plaisir non dissimulé ces personnages aux caractères forts et non manichéens, plus qu'une chronique scolaire, qui ne manque pourtant pas de qualités, mais qui a déjà été traitée maintes fois ailleurs. Tout l'intérêt de ce titre repose donc sur un entrelacement de relations complexes, sur un nombre important de protagonistes ayant leur propre psychologie, relativement fouillée (mais d'autres shôjos vont encore plus loin sur ce point) et sur un comique de situation très développé, avec une utilisation importante de mimiques faciales et de déformations « Kawaï-SD ». De plus, et on le voit avec le personnage de Tonami, on évite toujours les intrigues classiques d'un personnage « sournois » qui comploterait ses coups en douce en affichant un sourire par devant. A chaque fois que ce genre de situation facile semble pointer le bout de son nez, les personnages se rebellent d'eux-mêmes et la situation rebondit immédiatement. C'est là le signe d'une consistance interne qui évite aussi toute guimauve et rejette l'idée même d'avoir des personnages « prétextes », qui ne sont là que pour valoriser les héros puis pour disparaître aussitôt leur rôle terminé. Non ! Ici, chaque protagoniste qui apparaît se nourrit du récit et vient faire croître la bulle chaleureuse qui semble s'échapper de ce manga. |
Chroniques de Psychiatrie (3)
Série :
Say hello to Black Jack Contrairement aux autres chroniques de la série, où Saitô, notre jeune interne – Candide et Don quichotte à la fois – s'opposait de manière très démonstrative à la sclérose du système médical japonais (on se rappellera notamment son passage en chirurgie où il s'est dressé contre l'establishment des « professeurs », ou bien son précédent stage en cancérologie qui a débouché sur la création d'une unité de soins palliatifs), notre héros a cette fois un rôle presque unique d'observateur. Cela vient sans doute du fait que, même si cette fois encore il s'occupe de façon privilégiée d'un patient, la vie de ce dernier n'est, pour une fois, pas en danger d'une part, et d'autre part au delà de celui-ci, c'est bien d'un service entier qu'il est question et non plus d'un cas emblématique. Plus que jamais, Saitô est confronté à des cas très différents mais qui pourtant relèvent d'une même dénomination liée à la psychée. Aussi, l'enjeu n'est plus de sauver une ou quelques vies, et ne dépend pas d'une technique particulière ou de moyens spéciaux. Cette fois, il n'y a qu'un état d'esprit à modeler, qu'une nouvelle manière d'envisager le monde et de lutter contre ses propres préjugés. Ca n'a l'air de rien, mais c'est énorme, et c'est pour cela que Saitô apprend et s'interroge, tout comme nous lecteurs ! Effectivement, nous n'allons pas nous indigner pour une faiblesse du système médical – ici japonais, et avec des lacunes qui ne sont généralement pas les mêmes que les nôtres, mais où les problématiques subsistent et sont bien posées - mais pouvons réfléchir sur nos propres manquements. Le lecteur est pris dans le piège tendu par l'auteur, et il se retrouve devant des questions de société, universelles, qui l'englobent, lui. Un vrai retournement d'approche pour ce manga, qui pourra en dérouter plus d'un, mais qui prouve aussi que cette oeuvre magistrale de Syuho Sato arrive finalement à se renouveler au fil des tomes. |
Clamp anthology, Tome 9
Série :
Clamp anthology Après plus d'un an de cette publication anniversaire des 15 ans d'existence du studio CLAMP, force est de constater que l'intérêt général reste toujours constant. Cependant, cet intérêt est fortement subordonné à la question essentielle : est-ce que les CLAMP m'intéressent ? Si la réponse est négative ou si vous connaissez mal ce groupe de mangaka, vous pourrez tout de même apprendre quelques anecdotes, apprécier de très belles illustrations, et si vous avez l'âme d'un collectionneur, ce pourra être aussi l'occasion de constituer un échiquier fort original, un goodie très rare dans l'univers de la pop culture japonaise. Néanmoins, sans connaître plus loin les séries dont il est fait référence et sans apprécier plus que ça un graphisme somme toute particulier, d'aucun jugeront que le prix à payer est pour le moins rédhibitoire (plus de 17 euros par volume ! ). |
Ultra Maniac, Tome 4
Série :
Ultra Maniac Le tome 4 confirme ce qu'on pouvait largement penser dans le tome précédent : "ça ne vole pas bien haut". |