Collection de nicersatz


Les avis de lecture de nicersatz

L'homme autruche

Série : L'Homme Autruche
Publié par nicersatz le 2006-04-22 18:52:11

Avec sa ligne claire à la Hergé, l'ancien auteur des aventures d'Hergé nous conte les mésaventures d'un inventeur, ou plutôt d'un original qui ne veut en aucun cas se soustraire au conformisme ambiant. Dont sa femme fait d'ailleurs partie. Ah ! La dure réalité du couple entre le rêveur et son penchant pour le cartésianisme, et vice versa.

Tout est bien developpé en seulement 22 pages d'une ou deux cases. L'action est parfaitement rythmée, le récit concis innove à chaque case. Une patte de mouche très agréable à lire et à relire.

La bande décimée

Série : Le Poulpe
Publié par nicersatz le 2006-04-22 11:09:17

Cet opus du poulpe est loin d'être le plus intéressant. Ce, à tous les niveaux. Le dessin, premièrement, est trop imprécis. D'ailleurs, il semblerait qu'à certain moment une autre main s'y soit appliqué. Le lecteur se retrouve dans la confusion à plusieurs reprises, du fait qu'on discerne mal les personnages, leur environnement et leurs actions. Ce qui donne finalement au noir et blanc, une image grossière (le trait de Pourquié est beaucoup plus adapté à la couleur) et le choix esthétique est inapproprié.

Le récit, lui, n'est strictement pas passionnant. Surpris par un tel désintérêt pour une enquête du poulpe, je l'ai refeuilleté pour y déceler des moments efficients. Les pérégrinations du tueur colombien commentées par le narrateur sont souvent comiques, mais parfois inutiles et stupides (elles sont rares tout de même). Le poulpe est insipide, il ressemble une case à Daroussin et une autre à Ticky Holgado (c'est dire l'incohérence du graphisme). Sinon, certains dialogues sont efficaces... malheureusement, la majorité tourne en eau de boudin.

Enfin, la conclusion et les motivations du meurtrier sont trop vite discernables. Un poulpe sans saveur, avec une armoricaine dont on aurait oté les tomates et remplacé le piment avec du soja. Bien insipide !

Immersion

Série : Cellule Poison
Publié par nicersatz le 2006-04-20 18:04:00

Immersion dans le monde de l'infiltration policière, où le 2ème de couverture présente les protagonistes qu'on découvrira en partie dans ce 1er tome, découpé en 4 histoires égales.

Le graphisme très polar américain est parfait pour la plongée dans cet univers noir et très âpre. Dès les premières images, le ton est donné. La couleur ; une sorte de quadrichromie entre le bleu, le rouge, le jaune, et le noir pour ombrager ; s'accorde parfaitement à l'atmosphère de ce roman policier glauque. Cela donne aux personnages un véritable charisme et une sorte de profondeur, de mélancolie impalpable. Ils sont exemplairement fouillés (les 96 planches y aident) ; on s'y attache immédiatement (le choix de la voix off des personnages décrivant leur état d'âme est judicieux) et les allers-retours dans le temps leur donne une consistance, qu'un simple déroulement chronologique ne parviendrait pas à dégager.

Pour toutes ces raisons, l'oeuvre de Laurent Astier est une réussite qui ne s'achèvera que 6 tomes plus tard. Pour ceux qui aiment les polars très sombres à l'américaine puisant sa source dans le cinéma des années 50, avec le modernisme en plus.

Après la guerre, Tome 1

Série : Après la guerre
Publié par nicersatz le 2006-04-20 13:09:01

Voici une nouvelle collection qui démarre fort et qui, par son prix très attractif, devrait trouver un large public. Il s'avère que la qualité du dessin et du scénario aide aussi à y trouver son intérêt en tant que lecteur.

Avec cette série sur la guerre, est réalisée une entrée en matière bluffante ; où on imagine d'abord suivre les futurs entraînements guerriers de jeunes désoeuvrés et marginaux. Finalement, ce n'est qu'un flash-back, une mise en abîme pour mieux présenter l'univers dans lequel évolue Gordon, enquêteur. Un univers apocalyptique où l'énergie est une source rare et le monde est gouverné par un seul et même parti. Selon l'unité politique, des extra-terrestres devraient envahir cette terre dévastée. Mais, existent-ils vraiment ?

C'est donc après la (guerre?) que le récit se construit, et certains flash-backs apportent des réponses à des rencontres ou des événements futurs. Mais ils laissent surtout en suspens de nombreuses questions. La série est fascinante par son dessin aux tonalités impressionnistes et un scénario, qui, s'il se prolonge en l'état, devrait être une vision aboutie du monde actuel tel qu'il risque d'évoluer.

Intégrale L'île des Morts

Série : L'île des Morts
Publié par nicersatz le 2006-04-18 13:03:36

Un début pas forcément attractif car très abscons et mou. Le dessin n'est pas forcément maîtrisé, la couleur aux tons sépias paraît délavée et l'écarlate ponctuelle est plus un signe de facilité qu'un réel choix esthétique.

Passés les 2 premiers tomes. La maturité prise par Mosdi et Sorel se fait ressentir. Les ellipses deviennent plus justifiées (auparavant elles donnaient l'impression d'un passage obligé pour s'en tenir au 46 pages standards et tronquaient affreusement le récit). La succession de scènes toutes les 2 planches, afin de suivre en temps réel les différents protagonistes, fait ressortir la tension et la valeur intrinsèque de l'histoire. L'île des morts prend enfin le lecteur aux tripes et l'enveloppe de toute sa démesure mystique.

Le dessin est bien plus léché à partir du tome 4 où la couleur est utilisée intelligemment et représentativement. Dans le tome 5, certains dialogues se veulent trop explicites comme pour remâcher le travail de réflexion entamé précedemment par le lecteur et se rendent donc inutiles. Par moment, c'est aussi un peu grossier. Mais bon, le travail est soigné, l'adaptation réussie. Le mythe prend toute son ampleur et fascine encore, bien après la fermeture de l'album.

Ferraille illustré n°27

Série : Ferraille illustré
Publié par nicersatz le 2006-04-11 21:13:25

Quelques moments risibles ou instructifs comme l'anecdote de Trondheim. Sinon, c'est lourd, voire racoleur. Cela permet tout de même de découvrir quelques auteurs maisons à fort potentiel.

La bête à cinq doigts

Série : La bête à cinq doigts
Publié par nicersatz le 2006-04-08 20:25:30

Epoustouflant ! Il n'y a pas images plus communicatives que celles grattées par Thomas Ott. En 22 pages, il produit chez le lecteur différents ressentis, oscillant entre le soulagement envers une hypothétique libération, la stupeur pour ce qu'elle représente vraiment et le rejet ou le triste constat d'une humanité qui n'a de signifiant que sa forme. Tout cela en croquant une main (symbolique même de l'être et de son pouvoir), correspondant à divers protagonistes. Un pur chef d'oeuvre noir, réaliste et pessimiste.

Cinema Panopticum

Série : Cinema Panopticum
Publié par nicersatz le 2006-04-07 17:48:24

Un noir et blanc au papier à gratter impeccablement maîtrisé. Les expressions du visage parfaitement retranscrites (le support y aide). Cinq histoires aux fins lugubres s'enchaînent. Le muet n'a jamais eu son pareil pour nous terroriser et nous écoeurer. Ne serions-nous pas nous même les acteurs de ces vicissitudes ? Un chef d'oeuvre noir de la littérature elliptique.

La mutation

Série : La Mutation
Publié par nicersatz le 2006-04-07 16:06:48

Un graphisme impeccable et un récit concis et intelligent.
Quel plaisir de perdre la mémoire dans un monde où l'étroitesse d'esprit va de pair avec l'envahissement administratif ! Surtout si celui-ci n'est que le fondement d'une vie de labeur, où sa propre existence n'a de raison d'être que pour les instances supérieures. Mathieu nous donne envie de muer avec ce pauvre Albert. Le seul échappatoire.

Le coeur des ombres

Série : Le coeur des ombres
Publié par nicersatz le 2006-04-07 15:14:37

Pour Marc-Antoine Mathieu la vie est un cycle. C'est ce qu'il démontre en nous laissant nous engouffrer dans son univers où certaines âmes laissent leur esprit s'enrichir.

Sept coeurs d'Arran - 2ème partie

Série : Algernon Woodcock
Publié par nicersatz le 2006-04-03 11:29:49

C'est l'heure des révélations obscures. Algernon en apprendra plus sur sa destinée et comprendra mieux les événements de l'oeil fé.
Les sept coeurs d'Arran n'étaient qu'un moyen de ramener Woodcock dans les contrées écossaises les plus reculées pour le relancer vers sa quête qu'il peut enfin définir. Ce médecin nain aux habits mal taillés décident finalement de voir au-delà de son microcosme. Ainsi, il découvre un monde insoupçonné de fées et d'esprits.

Le dessin est parfait, en particulier les dernières planches sans cases, où les différentes tonalités de bleu étouffent le héros se retrouvant esseulé dans un monde qu'il ne maîtrise pas.

La narration est limpide mais les dialogues, ou plutôt discours sujets aux confidences sont parfois pesants car ils se veulent trop explicites, voire répétitifs pour ne jamais conclure ; car, bien sûr, il y aura une suite et donc de nombreuses énigmes à éclaircir.

Sept coeurs d'Arran - 1ère partie

Série : Algernon Woodcock
Publié par nicersatz le 2006-04-03 11:08:46

Cinq années de réflexion et d'oubli pour Algernon sont passées. Il est finalement réquisitionné par un étrange personnage afin d'opérer dans une affaire des plus scabreuses. Son ami McKennan le suivra dans cette aventure aux confins de l'irréel et du fantastique.

Le dessin de Sorel est parfait, il s'applique à faire de ses planches des chefs-d'oeuvre graphiques et il encre l'atmosphère avec des couleurs propices aux différentes ambiances de l'album. Les bulles restent blanches aux énonciations d'Algernon, et elles se colorient en fonction du personnage qui parle ; un moyen d'identifier plus aisément l'interlocuteur, mais surtout de le symboliser, individuellement ou collectivement.

Le système de narration est toujours le même. Avec tout d'abord, une présentation des faits passés et actuels par Mc Kennan en 2 pages. Gallié aime ensuite tronquer le fil de son histoire en faisant suivre plusieurs événements et en les superposant durant le récit ; une manière d'intensifier les faits se déroulant. Ainsi, on se retrouve dans la peau d'un esprit cartésien, qui va, au fur et à mesure des découvertes du héros, remiser ses certitudes au placard. Sinon, Gallié adore épaissir le mystère autour des protagonistes dans le but d'exaspérer le lecteur friand de révélations.

L'intégrale Ibicus

Série : Ibicus
Publié par nicersatz le 2006-03-30 20:16:18

Rabaté signe là son oeuvre majeure. Un travail de cinq années totalement abouti, même si le tome 3 régresse au niveau du style graphique (dessin au lavis moins léché que les 2 premiers tomes) et au niveau de l'histoire, plus bancale et moins surprenante.

Il narre les pérégrinations du sieur Simeon Ivanovitch Nevzorov, un être pleutre et opportuniste comme on peut si bien l'être au masculin. On a envie de le détester et pourtant on s'y attache (nous ressemblerait-il ?). Tout est parfait : les dialogues, la mise en image, le cadrage à la Eisenstein, les planches silencieuses et très expressives, les personnages longilignes. A posséder impérativement dans sa bibliothèque, ainsi que le roman d'Alexeï N. Tolstoï qui a en quelque sorte rédigé sa biographie avant l'heure.

Gabrielle

Série : Gabrielle
Publié par nicersatz le 2006-03-29 08:54:38

Avec un dessin parfait et des couleurs délavées collant parfaitement à cet univers fantastico-mystico-religieux, Kara nous livre une histoire d'archange désespérée par l'anéantissement de l'eden et qui s'en remet au diable afin de supporter son éternité. Au fil de l'album, des faits inattendus se succéderont, les planches ne cesseront jamais de s'améliorer et on verra apparaître le plus beau diable jamais représenté. Une véritable réussite graphique donc pour une histoire qui tient la route et qui a une certaine foi en l'humanité.
Les notes en fin d'album présentent une partie des recherches qu'a accomplies Kara pour la création de Gabrielle et apportent une valeur supplémentaire à son oeuvre.

Psaume 2

Série : Anges
Publié par nicersatz le 2006-03-27 15:23:11

Les trois anges de l'église St-Eustache expédiés à Notre-Dame se retrouvent maintenant engagés pour une mission dans un couvent breton. La série présente donc son concept : un album, une mission avec Yésod, Jéliel et Om. Il y a toujours un démon pour mettre son grain de sel : cette fois-ci, un petit diable souhaite récupérer un maximum d'âmes pour en faire une armée (Ah, la chair à canon !). Le mystère est facilement décelable, l'histoire peu originale. Mais le dessin et quelques touches d'humour et de poésie donnent à cet opus une certaine densité. On prend plaisir à parcourir les planches de Boiscommun.

Psaume 3

Série : Anges
Publié par nicersatz le 2006-03-27 15:10:53

Nouvelle mission : Yésod devenu diablotin se réveille agent double après avoir inhaler un élixir de bonté. Avec ses anciens amis et Blanche, sa tendre allumette ; ils vont essayer de savoir quel complot se trame en enfer et le déjouer. Cette-fois ci Dieter n'est plus présent et cela se ressent. L'humour est plus subtil, même si celui de Dieter n'était pas forcément béotien.
L'histoire est plus dans la veine de Joe avec de grandes envolées visuelles et de longs moments d'inaction, de contemplation. Ce qui donne un nouveau souffle à cette série dont le cycle s'achève, mais qui devrait continuer car tous les diablotins n'ont pas disparu.
Quant à la couleur, elle rajoute une bonne dose de fraîcheur au dessin de Boiscommun qui gâchait par moment ses traits avec sa colorisation terne lors des tomes précédents.

Anges

Série : Anges
Publié par nicersatz le 2006-03-27 14:46:24

Le dessin de Boiscommun est le point fort de cette série. Sa colorisation ne permet pas toujours d'apprécier les détails, dommage. Quant à l'histoire, elle est assez saugrenue, l'humour est moins bien maîtrisé que pour la série Alban de Dieter, mais on rentre facilement et avec engouement dans la bataille entre anges et démons. Azazel est magnifique...

La petite écuyère a cafté

Série : Le Poulpe
Publié par nicersatz le 2006-03-25 23:58:57

Le poulpe par son créateur. Des débuts très sombres où l'univers est bien mis en place, le personnage très travaillé. Le dessin de Witko est par moment fouillis, mais il s'en tire avec les honneurs. Un véritable polar noir où le lecteur n'est pas mené en bateau et où on ne nous recrache pas les sempiternelles révélations de fin données par le méchant qui va mourir (par surprise !). On évolue avec le héros et on comprend avec lui les tenants et les aboutissants de l'enquête sans avoir besoin d'une explication détaillée. Une réussite !

Une villa aux environs de New-York

Série : L'Amérique
Publié par nicersatz le 2006-03-25 23:50:29

Une nouvelle inachevée, méconnue, de Franz Kafka qui montre le jeune Karl arriver en Amérique. Une Amérique inconnue de l'auteur et imaginée de manière gargantuesque par moment. Un noir et blanc original et des traits singuliers qui rajoutent de l'originalité au texte. La série se poursuit sur deux tomes durant lesquels les rencontres plus ou moins fortuites que fera Karl, l'aideront à grandir et à s'épanouir. Une oeuvre sur le hasard des rencontres merveilleusement relatée par le grand maître Kafka (et réadapter par Cara), où sa touche spirituelle reste visible à chaque case.

Les esclaves de l'amour

Série : Les zombies qui ont mangé le monde
Publié par nicersatz le 2006-03-25 10:12:09

Toujours le même concept de narration, Freddy Merckx est présent dans les 3 histoires et devient de plus en plus attrayant par sa bouffonerie généralisé (corps et esprit). On déterre un être du 20ème siècle, dont son identité ne nous sera pas révélée, qui se retrouve avec le cerveau d'un babouin. Leur parcours ne cesse de s'amonceler de re-cadavres. De grandes planches formidablement dessinées teintées de dialogues ou plutôt tirades d'Eddy absurdes et de scènes hilarantes. Entre Braindead et Virenque des guignols (un cycliste quoi !)

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