Collection de LYmagier


Les avis de lecture de LYmagier

Le croque-mouton

Série : Hugo (Wilizecat)
Publié par LYmagier le 2008-09-28 23:19:46

- « Papy !… tu veux me lire ça !?… »

« Ca », c’est un chouette livre qui mérite l’attention. Cette BD ne se lit pas, elle s’invente. Elle s’invente parce qu’il n’y a pas de texte. Elle traite des peurs nocturnes que chacun d’entre-nous, j’en suis certain, a connues dans sa tendre enfance.

Ici c’est une sorte de loup-garou qui dévore les moutons du sommeil. L’auteur raconte ici une histoire sans paroles, fait ressusciter à sa façon la BD dite « muette ». Le shéma narratif est simple et clair : une case correspond à un mot et chaque page à une phrase. A vous, lecteur adulte, de la raconter suivant votre sensibilité.

Pas besoin de savoir lire, d’ailleurs, pour en comprendre le contexte et le sens. Appliquée, ma petite fille de 4 ans avait rapidement compris le sens de l’histoire et je n’ai fait que l’aider, d’une certaine façon, en embellissant verbalement ce qu’elle avait déjà compris.

Le dessin ?… un trait simple, doux, bien lisible accompagné d’une colorisation adéquate qui fait que chaque case ressemble à une sorte de chromo qui a un sens.

Premier tome d’une chouette petite série, ce « croque-mouton » est un album positif car la méchante bébête se révèlera un gros ami rigolo. Bien fait. Déjà compréhensible pour les « petits bouts » à partir de 3 ans.

Cambremer

Série : Les yeux d'Edith
Publié par LYmagier le 2008-09-28 23:17:46

J’aime bien. Vraiment. Une histoire « simple » qui se passe dans la campagne normande à la fin des années 50. Djian a ici construit une intrigue dramatique où ils met en scène les problèmes de l’adolescence. Ce sont les premiers émois amoureux, tout en nuances, qui sont le fil conducteur de ce chouette album.

Qui plus est, le tout se passe dans un patelin pittoresque avec ses gens, ses « gueules », ses habitudes. Ca sent bon le temps passé, la nostalgie de ces années d’après-guerre…

Le dessin ?… joli ; un chouette trait réaliste pour des personnages bien typés MAIS certains visages font parfois l’objet d’approximations. Cela n’enlève pourtant rien à cette plongée dans le temps bien mise en couleurs par Catherine Moreau. Par ses tons choisis, elle insuffle une sorte de « vie sur papier » ; arrivant même à parfois magnifier les décors simples de cette campagne française d’alors.

Ici, pas de bagarres à la sulfateuse, pas de navires interstellaires, pas de super-héros… une saison de la vie, une chronique campagnarde qui fait plaisir à lire et à regarder. Cette histoire est prévue en deux tomes. J’attends la suite car j’ai pris un réel plaisir de lecture à ce tome.

Double assassinat dans la rue Morgue

Série : Double assassinat dans la rue Morgue
Publié par LYmagier le 2008-09-28 23:15:27

Une bonne adaptation d’une nouvelle très connue d’Edgar Alan Poe. Seulement voilà : autant, à l’époque, le récit initial était ciselé, haletant dans sa construction et assez complexe dans sa forme, autant cette BD m’a paru « traîner » un peu.

Un récit, un roman, une nouvelle, c’est un texte. Et en lisant un texte on se crée mentalement des personnages, des situations, des ambiances… Et ce qu’on l’on a ensuite devant les yeux –narratif et graphisme- ne correspond pour ainsi dire jamais à l’idée que l’on s’est fait.

Si je n’avais pas lu cette nouvelle, ni vu le film, voici… longtemps, j’aurais certainement apprécié le présent album. Il n’est pas mauvais, loin de là : Druet maîtrise bien ses personnages, les fait évoluer dans un Paris du début des années 1900 bien restitué par ses décors et ses arrière-plans MAIS il manque une sorte d’ambiance glauque, noire, que j’avais ressentie à la lecture de la nouvelle.

Maintenant, il faut prendre cet album pour ce qu’il est : une adaptation d’une enquête policière dont les développements suivent la capacité de déduction de Dupin. Et ce « doublon » de Sherlock Holmes ne se débrouille vraiment pas trop mal.

Nuit de fureur

Série : Nuit de fureur
Publié par LYmagier le 2008-09-28 23:12:54

Cette histoire est l’adaptation BD d’un polar « sorti » chez Rivages/Noir voici… un bon bout de temps. Signé à l’époque Jim Thompson, il trouve ici un bon prolongement graphique.

J’écris bon, mais sans plus, car j’ai parfois eu difficile à suivre le déroulement des faits. Le scénario ?… même s’il a un petit goût de déjà lu quelque part, il est quand même bien mitonné et réserve quelques surprises.

Le dessin ?… rien à y reprocher ; un trait nerveux, incisif, où les personnages sont bien typés.
La mise en page ?… plutôt le découpage du scénario qui, peu rythmé, manque également d’une certaine fluidité dans son déroulement. Le postulat m’avait mis en appétit. J’ai eu du mal à terminer mon plat, me forçant même parfois à devoir m’appliquer sur certaines pages. Dommage, car il y avait vraiment matière à faire.

Un album que j’ai ressenti comme en demi-teinte, manquant d’une ambiance générale. Ca se lit, et puis… ça se range. Sans plus.

Boulette

Série : Love Song
Publié par LYmagier le 2008-09-28 23:10:37

Encore un bon tome sur cette bande de potes. Ici, c’est sur le rythme des Kinks (aaahhh… Waterloo Sunset !…) que se déroule l’opus. Et c’est au tour de l’un des quatre, Boulette, sur lequel s’est penché l’auteur afin de nous narrer quelques tranches de vie. C’est, bien sûr, la mort d’Eléonore qui, à sa façon, est le fil conducteur du récit ; une histoire de perte d’un être cher, de tout laisser aller, de tout plaquer…

Ca c’est d’ailleurs passé à un moment de ma vie. Nous étions une classe d’ados de 16/17 ans. Plus une vraie bande de copains car on se connaissait quasi tous et toutes depuis de nombreuses années. Et puis un accident de circulation. Françoise, son prénom, est « partie ». 16 ans. Moche. Très moche. Surtout que la direction scolaire n’avait pas donné l’autorisation de nous rendre aux funérailles (c’était en 1970). Je vous dis par le bordel que l’on a fait avec d’autres classes. On a, bien sûr, « gagné » !…

Et il faut une BD, comme celle-ci, pour se rappeler de ces tranches de souvenirs. Histoire vraie ?… histoire vécue aussi ?… Bien aimé, si je peux dire, car avec Christopher il n’y a pas de « courbes» dans le narratif et le graphisme. Le style est direct, le trait du dessin est net et ne retient que l’essentiel.

« Boulette » ?… un morceau d’un univers pop et rock que j’ai bien connu et que je regrette souvent.

Real favela

Série : Le petit monde
Publié par LYmagier le 2008-09-28 23:08:58

Une bien bonne suite au premier tome. Morvan et Terada offrent encore ici une sorte de « manga européen » de bien fort bonne tenue. Si le scénario se révèle quand même un tantinet linéaire, force est de reconnaître que c’est le graphisme de Terada qui porte l’album à bout de bras.

Et là , il faut dire que le style graphique est fort dynamique, usant même parfois de cadrages qui donnent le tournis. Qui plus est, de ce qui –au départ- pouvait passer pour une sorte de rêve, de mystère aussi, se révèle au fil des pages une histoire très forte où drogue et violence ont la part belle.

Une histoire « fort de café » qui tient bien la route, haletante par moments, au dessin souvent détonnant. Un très bon opus.

La brousse ou la vie

Série : Les tribulations du Choucas
Publié par LYmagier le 2008-09-26 23:03:15

On retrouve le Choucas au Mali. Notre détective parisien enquête sur la fugue de Benoît, un ado d’origine africaine adopté par des parents français. Benoît ?… il serait ici, sur la terre de ses ancêtres. Curieuse d’ailleurs cette fugue, car Benoît est quelqu’un de sensé, de réfléchi, bon élève également.

Alors, pourquoi avoir quitté Paris sans raisons ?… Ben, il semblerait que Benoît ait été victime d’un contrôle policier particulièrement musclé. Pour quelque chose de grave ou simplement pour « délit de sale gueule ». C’est ce que, entre autre, notre privé au costard noir va tenter de découvrir…

Les dialogues, une fois de plus, sont savoureux. Mais ce tome est aussi le fait que Lax critique ouvertement une frange de la police française dont certains membres se montrent souvent excessifs quand une personne contrôlée a la couleur de peau un peu trop foncée. De même il s’en prend vertement –et c’est tant mieux- au trafic d’êtres humains ; ce qui ne laisse vraiment pas indifférend.

Lax embarque à nouveau ici son Choucas, et le lecteur dans un polar de bonne tenue –parfois drôle d’ailleurs- MAIS : à force « d’appuyer » un peu trop sur les exactions de la police, j’ai l’impression que Lax –que j’apprécie beaucoup- a un peu oublié la construction générale de son récit. Cette sorte de charge virulente qu’il expose ici nuit –c’est un peu mon impression- à l’attachement réel que j’aurais pu ressentir pour ce tome.
Un tome grinçant quand même…

Le premier pas

Série : En sautant dans le vide
Publié par LYmagier le 2008-09-26 23:00:14

Une BD « coup de poing » à sa façon. Man, qui connaît très bien sa ville, nous décrit ici une folle équipée de 3 jeunes gens qui vivent à du 200 à l’heure. Ces « Yamakazi », ces sportifs urbains de l’extrême, qui domptent le danger en risquant leur vie, entraînent le lecteur dans une sorte d’équipée sauvage où le stress s’allie également aux sentiments.

Man y va d’un style vraiment dynamique, dans un graphisme réaliste qui offre une sorte d’alliance entre le manga et le comis. Curieux mais joli. L’école espagnole, comme la franco-belge, offre des auteurs vraiment séduisants et de leur temps. La présentation des personnages est ainsi assez réduite pour plonger très rapidement le lecteur dans le bain de l’action pure.

Et de l’action, il y en a : stressante, dynamique… et séduisante. C’est vrai, on se dit que toute la jeunesse n’est pas ainsi mais certains moments de la vie valent d’être vécus. Pour soi ?… pour les autres ?… pour montrer ce que l’on sait faire ?… pour prouver le dépassement de soi-même ?… De toute façon « on » s’en fout ; « on » vit, même si par des actions le sang est appelé à couler…

Ce « premier pas » est une belle expérience tant narrative que –surtout- graphique. Début d’une série est normalement prévue en 5 tomes, il ne laisse vraiment pas indifférent.

Le murmure des âmes

Série : Albatros
Publié par LYmagier le 2008-09-26 22:58:27

Fin d’un bien bon triptyque. Difficile pourtant de comprendre la teneur de ce tome si vous n’avez pas lu l’ensemble. Ce « murmure des âmes » offre un excellent équilibre entre narratif et dessin. Le scénario est solide, les dialogues aboutis, mais c’est surtout le graphisme qui « porte » cette BD.

Vincent fait montre d’une véritable maturité artistique, travaillant un trait net, viril, incisif ; et malgré tout « caressant » les personnages.
Décors et arrière-plans ne sont pas en reste et permettent souvent d’admirer des cases qui sont autant de petits tableaux en elles-mêmes. Cette dualité lecture/vision offre ainsi au lecteur d’entrer dans un monde à part où une sorte de merveilleux croise la route de l’aventure.

« Albatros » n’est pas un chef-d’œuvre mais ce qu’a ici créé Vincent le place bien au-dessus de nombreuses BDs formatées. Ce « murmure » est un vraiment bon moment de lecture, attachant tant dans sa forme que dans le fond. Un excellent équilibre des genres.

Robot, Tome 2

Série : Robot
Publié par LYmagier le 2008-09-26 22:56:56

Un second et épais tome pour 18 histoires réalisées par un collectif d’auteurs de renom dont j’ai noté Kobayashi, Asada, Abe.

« Robot » ?… comment définir… une sorte d’art book où divers artistes s’expriment sur le thème des robots. Et ces auteurs, vraiment doués, montrent ici chacun un exemple de leur maestria graphique. A noter que quelques passages assez osés réservent la lecture de cet album à un public mature.

Un second tome grand format sur le thème des robots. Thème d’ailleurs assez rare dans l’univers manga ; du moins je pense. Ce « robot » est un heureux fourre-tout dans le sens –absolument pas péjoratif- où les auteurs ont ici pris un vrai plaisir, se sont « lâchés ». Le travail de ces artistes m’a ici offert des crayonnés, des aquarelles, du digital aussi ; souvent porté très haut par un vraiment bon choix de couleurs. Qui plus est, ces robots ne sont pas que de vulgaires amas de tôles mais bénéficient d’expressions qui les rendent souvent plus… humains.

Apprécié également : dans les dernières pages de chaque histoire, les auteurs viennent insérer des sortes de petits témoignages, montrant –ce qui m’intéresse très fort- les techniques de mise en couleur.

Content de cet album : un grand format qui m’a plus permis d’apprécier les divers graphismes et qui, l’air de rien, ne s’adresse pas qu’aux amateurs du genre.
Bien belle réalisation. Et qui plus est : sur 160 pages !…

Death note, Tome 8

Série : Death note
Publié par LYmagier le 2008-09-26 22:54:59

Le baby-sitting a parfois du bon. Vos petits enfants dorment et vous en profitez pour faire un « petit tour » dans la Bdthèque de votre fils et belle-fille. Je suis ainsi tombé sur la série Death Note. Et je m’y suis plongé. J’ai eu le temps de lire les sept premiers volumes… et d’emprunter le 8ième.
Et j’ai ainsi continué à me promener dans un entrelac d’intrigues et de situations changeantes au gré des pages.

J’ai retrouvé Light qui profite du monde idéal qu’il a rêvé et obtenu grâce au décès de L. Mais, forcément, les successeurs de ce dernier vont se lancer dans une terrible lutte entre divers camps pour rentrer en possession des carnets de la mort.

Le scénario devient à nouveau plus complexe et les relations entre les différents intervenants font que l’ensemble bénéficie d’une nouvelle –et agréable- couche de suspense. Je ne suis pas un fan du manga (appellation générale de ma part) mais j’ai apprécié. Faudra que je relise quand même l’ensemble (et la suite) pour bien m’imprégner de cet univers stressant aux personnages implacables. N’empêche : j’ai bien aimé.

Taïga rouge, première partie

Série : Taïga rouge
Publié par LYmagier le 2008-09-26 22:50:47

Hé ben ! Un voilà un chouette album ! « Taïga rouge » ?… c’est comme une sorte de grand road-movie à cheval à travers des régions d’Asie. Une très bonne association de deux jeunes auteurs que j’avoue ne pas connaître.

Au scénario, Malherbe a « pondu » une bonne histoire mettant en scène une période des pays de l’Est peu utilisée en BD. D’où : attrait. Mais l’histoire est SURTOUT portée par le graphisme de Perriot. Bon, pour avoir lu des BDs pendant plus de 40 ans, j’ai trouvé ci et là quelques très rares imperfections au niveau des personnages MAIS si nombre de dessinateurs reconnus avaient déjà eu le style de cet auteur à leurs débuts, nous n’aurions plus que des « Michel-Ange de la BD » après quelques années.

Perriot ?… j’aime bien car ses personnages « vivent » sur papier. Qui une attitude, qui un regard ; tout est fait avec une véritable finesse du trait ET, ce qui ne gâte rien, ce dessinateur gâte autant ses personnages secondaires que principaux. Le dessin, c’est aussi une ou des ambiances. Et de ce côté là, j’ai parfois eu l’impression d’accompagner Ferdynand dans sa fuite, de chevaucher dans les steppes. Tout bon.

Un plus certain également : la colorisation due à Ruby. La palette de couleurs a ici des tonalités assez particulières qui donnent une réalisme parfois surprenant à certaines cases.

« Taïga rouge » ?… c’est comme un bon film hollywoodien qui se déroule devant vous sur papier ; un heureux mélange de Docteur Jivago et de Michel Strogof (celui avec Curd Jurgens). Un album au dynamisme certain annonciateur d’une –normalement- bien belle série.

Pauvres zhéros

Série : Pauvres zhéros
Publié par LYmagier le 2008-09-26 22:48:36

Oups !… un scénario de Pierre Pelot, un auteur éclectique dont je possède une quinzaine de romans qui traitent tant du western que de la science-fiction.

Baru ?… c’est –entre autres – « L’enragé », une BD coup de poing. Bon aussi. Et ces auteurs réunis nous donnent ?… quelque chose de pas mal du tout. J’ai lu un livre « noir », peuplé de trognes pas possibles, dont la trame –la disparition d’un enfant handicapé mental- se passe quelque part dans l’Est de la France.
Et qui dit disparition dit –très souvent- kidnappeurs. Et comme la Justice, dans ce cas, veut un ou des coupables –surtout pour rassurer la population- « on » va en trouver. Et tous les moyens seront bons…

J’ai lu un polar, une chronique sociale, une fable, une farce aussi où deux auteurs forment une seule musique d’un piano à quatre mains. Et comme dans toute bonne musique, il n’est pas nécessaire d’avoir grand textuel pour avoir à apprécier une œuvre forte où le dessin –à lui seul- en dit souvent plus qu’un texte. C’est le cas ici. Des silences expressifs, des situations qui le sont tout autant font que l’on aborde et que l’on suit cette histoire dessinée avec –je pense- une plus grande attention.

Ces « pauvres zhéros » ne seront pas un hit des ventes mais ils vous permettent de lire quelque chose de non formaté, d’engagé aussi. Et ça n’en a que d’autant plus de mérite.

Mano en mano

Série : Mano en mano
Publié par LYmagier le 2008-09-26 22:46:58

De nos jours, en Espagne… Le « héros » ?… un billet de 20 Euros qui –comme le titre l’indique- passe de main en main. Et ce passage est l’occasion de rencontrer des personnages, de vivre une tranche de leur vie, comme des mini reportages sur le modus vivendi de diverses classes de la société.
C’est tout ?… C’est tout.

Une curieuse BD. Elle m’a d’abord fait penser à ce très vieux film français: « La ronde », de Max Ophüls. Un personnage vivait une histoire et, parmi d’autres, en rencontrait une que l’on suivait alors ; et ainsi de suite…

Même chose ici, mais dans un autre contexte. L’idée est tellement « simple » qu’elle en devient originale. Et pourquoi pas après tout ?… J’ai ainsi suivi ce bout de papier, sans grande importance d’ailleurs, et ai rencontré divers personnages dont les pérégrinations leur donnent un certain sens à la vie. Tant mieux pour eux MAIS une plus grande dérision, une plus grande dose d’humour auraient vraisemblablement apporté un « + » à cette BD… un tantinet bien fade. Dommage, il y avait là belle matière à exploiter.

Néanmoins ce one-shot, dans son style, est assez réussi ; ce surtout grâce au graphisme. Mirallès a du talent et sait vraiment bien « croquer » les êtres qui animent le sujet. Des gueules bien typées, une mise en page bien cadrée où les décors –même « simplifiés »- forment une certaine ambiance ; l’ensemble fait de ce tome une certaine réussite. On est loin de « Djinn » , de la même dessinatrice ; mais c’est ce qui fait la diversité d’un auteur. Bien. Mais de là à en faire l’exégèse…

La femme accident, Tome 1

Série : La femme accident
Publié par LYmagier le 2008-09-26 22:44:56

Tiens, une histoire qui se passe en Belgique ?!…Et qui plus est à Charleroi… Charleroi ?… c’est le « pays noir » : un bassin minier qui eut son heure de gloire mais dont ne subsistent plus que quelques chicots, témoins de son passé.

Curieuse histoire aussi : celle d’une Cour d’Assises où paraît Julie, accusée de meurtre. Une histoire triste, larmoyante, pathétique ?… pas tout à fait. J’ai eu affaire à une chronique intimiste, une sorte de documentaire que j’ai découvert –page après page- et ce au fur et à mesure des questions lors du déroulement de son procès.

Julie ?… une jeune femme attachante qui a vécu des accidents de la vie, des malheurs, de nombreuses douleurs qui l’ont dans un sens menée là où elle se trouve maintenant. Julie qui –aussi- est intimement convaincue qu’elle est innocente.

Et là vient l’art du scénariste. Lapière y va de multiples flash-back, oriente ainsi à sa –redoutable- façon une lecture qui pose pas mal de questions dont la principale : coupable ou pas ?…

J’ai lu et vu deux auteurs qui forment ici un sacré duo. Lapière, sans « jouer » au sociologue, offre ici un superbe portrait de femme d’une rare intensité. Grenson, lui, fait de Julie une personne à la fois faible et forte. Et cette dualité de comportement se fait par des attitudes graphiques, des gestes simples, des regards aussi qui –ne dit-on pas- sont le miroir de l’âme ?…
Un tome fait de sensibilité… et d’un fort caractère. La suite ?… un second tome où l’on apprendra seulement QUI elle est accusée d’avoir tué. Et j’ai envie de le savoir.

Yunze, le dieu gardien

Série : Beast
Publié par LYmagier le 2008-09-20 22:06:46

Pas mal, oui, mais quand même une énième transposition d’un thème connu : un monde ravagé, des survivants regroupés qui s’affrontent, une personne recherchée qui détiendrait le « remède » pour des temps nouveaux…
L’univers décrit et dépeint est quand même bien original. Le scénario, lui, est assez linéaire et –dans ce premier tome- propose plutôt l’introduction des personnages, base d’une sorte d’épopée magique qui s’annonce.
Le dessin ?… ça ressemble au style manga ; un trait dynamique inscrit sans un graphisme plutôt dense et où la palette graphique joue un rôle important.
Tout ça pour ?… un tome prometteur, un bon scénario mais au goût de déjà vu/déjà lu ; ainsi qu’un graphisme d’inspiration nippone. Ce premier tome annonce une série en trois albums. C’est plaisant, agréable de lecture. Mais sans plus…

Verdun

Série : Le coeur des batailles
Publié par LYmagier le 2008-09-20 22:05:02

Encore un excellent scénario. Ce « Verdun » est une sorte de véritable journal des tranchées pendant la guerre de 14-18 ; celle qui, plus tard, a été appelée «la « Grande ». A l’époque d’ailleurs existait un véritable journal pour les « poilus » : Le Crapouillot ».
Ici, c’est à une sorte d’enquête historique à laquelle j’ai été invité à participer. Je me suis ainsi retrouvé à arpenter par moments cette bataille qui a véritablement marqué –et encore maintenant- toute une région.

Au dessin, Kordey y va d’un graphisme réaliste au trait nerveux : un trait qui « communique » avec le narratif, le met en valeur. Tout ceci m’a donné un album « historique », oui, mais pas uniquement pour les amateurs de ce type de lecture. Verdun, ce sont des hommes avec leurs joies, leurs peines, leurs espoirs, leurs souffrances… une sorte d’universalité du genre.
Une véritable enquête historique, très bien documentée et toute aussi bien réalisée que le premier tome.

Le mal-venu

Série : La légende du Changeling
Publié par LYmagier le 2008-09-20 22:03:13

Pas mal. Vraiment. Un chouette scénario qui « joue » du merveilleux et dont l’imaginaire du scénariste m’a fait entrer dans la lande britannique et ses vieilles légendes.

J’ai ainsi rencontré Scrubby, un enfant des fées échangé à sa naissance avec un petit humain. Scrubby possède certains pouvoirs, qu’il gardera d’ailleurs lorsque sa famille sera obligée de quitter la campagne pour s’installer dans le Londres victorien. Un monde nouveau, curieux et –d’une certaine façon- détestable aussi car la misère et la violence y font la loi.

Scrubby ?… les deux auteurs ont concocté autour de sa personne tout un univers où décors et créatures ont un petit quelque chose de « neuf ». Et puis, tant que je peux être plongé dans des histoires de fées, de lutins facétieux ou non, de créatures fantastiques… j’aborde toujours ce genre d’album avec un à priori positif. Et je n’ai pas été déçu ici.

Ce « mal-venu » est une balade hors du temps, dans un petit univers à part, réalisé par deux auteurs pour qui le mot « entente » a ici tout son sens. J’ai ressenti une véritable impression : celle d’une histoire mise au service d’un dessin, et celle d’un graphisme « offert » à l’histoire. Tout n’est pas parfait, c’est vrai… mais quasi.
Un tome prometteur pour une série qui s’annonce tout autant. Je n’attends pas la suite avec une réelle impatience, mais je ne la manquerai pas.

Enfer en Martinique

Série : Belem (Delitte)
Publié par LYmagier le 2008-09-20 22:00:45

Un bon vieux trois mâts qui a plus d’une histoire dans son sac. Se basant sur des faits réels, Delitte signe ici un bien beau tome des aventures du Belem. Mais il « joue » plus sur les hommes que sur le navire en lui-même. Et c’est ce qui fait l’attrait de la série.
Il s’attache ainsi à décrire l’impuissance des hommes face à un désastre annoncé. Et le narratif est bellement mis en scène par un dessin précis, minutieux, réfléchi, dense où le senti de la documentation se révèle page après page. Texte et graphisme forment ainsi une vraie osmose qui invite à l’aventure. Je m’en voudrais de ne pas citer la très belle palette de couleurs utilisées ; les tons employés par Patricia Faucon donnant une véritable vie aux cases
Le premier tome était déjà une « belle bête ». Et cette présente suite est tout aussi passionnante.

Les contes du boudoir hanté, Tome 1

Série : Les contes du boudoir hanté
Publié par LYmagier le 2008-09-20 21:59:37

Un beau conte fantastique dont le texte, parmi de nombreux autres, a été écrit au 17ème siècle par le lettré Pu Songling. Je suis ainsi entré dans une Chine ancienne où le réel côtoie le fantastique.

Je m’attendais à un album « explosif » rempli de fureur et de combats divers… Ben non… c’est plutôt un tome reposant auquel j’ai eu affaire. Le scénario est fort linéaire, classique, et se déroule sans grands éventuels rebondissements. Curieusement, cette histoire n’est pas réservée aux grands ados et/ou adultes, mais peut être lue par une très grande tranche d’âges divers. Ainsi, édulcorant (et encore) certains courts passages, elle pourrait même être lue aux jeunes enfants.

Cette histoire, à sa façon, est intemporelle et bénéficie d’un graphisme d’inspiration Manga au vu du côté androgyne des personnages. Le trait est lisse, parfois diaphane, mais bénéficie –ce qui en fait sa force- d’une belle colorisation.
L’ensemble, bien que fort linéaire, est agréable à l’œil, attractif dans sa mise en page et constitue un bel album pour un conte dans la plus pure tradition.

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