Collection de LYmagier


Les avis de lecture de LYmagier

Fugue

Série : Angor
Publié par LYmagier le 2008-10-10 22:22:53

Pas mal réalisé, oui, mais rien de bien neuf sous le soleil de l’Heroïc Fantasy. Ce premier tome est une sorte de mise en place des personnages et de la suite qui sera –normalement- donnée à l’histoire par les problèmes que causera –forcément- ce collier.
J’ai lu 46 pages d’intro. C’est peut-être con, mais c’est l’effet que m’a laissé cet album. Un peu long car le tout est fort conventionnel et peu seront –je pense- les lecteurs à attendre le tome deux.
Le dessin ?… Assez classique, tant dans les personnages, costumes que décors et arrière-plans. Un bon trait bien enlevé, certes, mais un peu « passe-partout » qui fait que je ne suis vraiment pas attaché aux intervenants. Ces derniers, d’ailleurs, ne font pas vraiment preuve d’un éventuel charisme et, à la fermeture de l’album, peu m’importait réellement de savoir ce qu’il allait leur advenir.
Mitigé je suis. Mitigé je reste. Et il y a tellement d’autres –bonnes- choses dans d’autres séries beaucoup plus originales que je ne crois pas trop en celle-ci.
Dommage dans un sens car il y avait peut-être matière à mieux exploiter le postulat ; de par des personnages plus « ronds », plus « comiques » peut-être. Car franchement, non pas que cet album soit ennuyeux, mais quelques bribes d’humour me l’auraient peut-être fait apprécier autrement.

Illusions

Série : Kenya
Publié par LYmagier le 2008-10-10 22:21:49

Un cinquième et dernier tome pour la fin de cette série qui –musclée au départ de par son postulat et ses développements- s’est, à mon sens, assez vite essoufflée. J’ai à nouveau trouvé dans cet album ce mélange de mystère, de science fiction, de suspense bien dosé. Pourtant –et je ne saurais vraiment dire pourquoi- la « sauce » n’a réellement jamais pris.
Qui plus est : dans ce dernier tome, je m’attendais à diverses révélations pour une belle conclusion de la série. Elles n’ont –à mon sens- pas eu lieu et je suis resté sur ma fin pour la « simplicité » avec laquelle les deux auteurs terminent ce qui aurait pu être une très belle épopée.
Dommage, car le dessin de Rodolphe m’a encore permis d’apprécier l’étendue de son talent ; tant dans la mise en page que les très beaux paysages qu’il signe.
Un bon album, oui, aux nombreux ingrédients scénaristiques divertissants MAIS pour lequel je n’ai ressenti aucun véritable attrait, sauf pour le dessin.

Des bleus dans le brouillard

Série : Les Tuniques Bleues
Publié par LYmagier le 2008-10-10 22:20:46

Et bien moi, si nombre de personnes dénigrent ces Tuniques Bleues, ces dernières me font toujours bien sourire lors de la parution d’un nouvel album.
Bon, c’est vrai, le présent scénario est assez limpide car –une fois de plus, et en pleine guerre de Sécession- il va falloir attaquer une position réputée inexpugnable. MAIS les Sudistes bénéficient d’un fameux camouflage : leurs uniformes sont gris ET ils se meuvent dans un brouillard –gris également- à couper au couteau.
Tout cela m’a valu un nouveau et bon lot de quiproquos, de gaffes, d’interventions farfelues, de dialogues et situations cocasses bien dans la veine de la série. C’est « simple » mais fichtrement efficace.
Lambil et Cauvin, une fois de plus, se sont entendus comme larrons en foire pour une histoire entraînante, qui fonctionne très bien du début à la fin, et qui n’a qu’un seul but : divertir. Et j’ai passé un bon moment de lecture.

On l'appelle Savage

Série : On l'appelle Savage
Publié par LYmagier le 2008-10-07 23:12:08

« Quarante-huit heures pour éviter la 3ème guerre mondiale… Une mission impossible et un seul homme capable de l’accomplir : un fauve nommé Savage ! »

Cette phrase, mise en évidence sur le cover de l’album, annonce déjà la couleur ! « Savage » est un terrible thriller vraiment violent.

Avec plus de 20 ans d’avance, Gil Kane (assisté d’Archie Goodwin) a créé un scénario dont je me demande si les scénaristes de la série « 24 heures chrono » ne se seraient pas inspirés !

Curieuse BD aussi.

C’est d’abord une couverture très accrocheuse : l’instantané d’un règlement de comptes où ça flingue à tout va. Le sang gicle de blessures et une boîte crânienne explose dans un éclaté de cervelle et d’hémoglobine. Assez surprenant !

C’est ensuite un récit qui mêle des planches aux cases avec phylactères et d’autres planches où seul le dessin occupe les cases ; le texte soutenant l’action étant inscrit au-dessous. La seule BD que je connaissance qui fasse un –heureux- mélange de ces deux genres de narratif. Qui plus est, ce « récitatif » sous le dessin amplifie vraiment l’action, sa violence ; donnant ainsi à l’histoire la lecture d’une sorte de roman. J’aime beaucoup.

L’histoire ?.. Au vu des costumes, décors, personnages, véhicules dessinés, on peut la situer au début des années 60, alors que les USA et l’URSS étaient en pleine « guerre froide » ; ce qui correspond bien au postulat développé. Mais même si j’ai beaucoup apprécié ces éléments graphiques, c’est surtout ce récit où prime l’ultra violence qui m’a littéralement scotché. Savage est une « bête de guerre », un véritable fauve lâché dans la jungle des villes, un tueur implacable.

Et là, Gil Kane s’est « lâché ».

Dessinateur (entre autres) de Batman, Conan, Green Lantern, Superman (excusez du peu) il est ici associé avec Frank Goodwin, créateur et dessinateur (entre autres) d’Agent Secret X9, Batman, les Fantastiques, Hulk, Spiderman, Star Wars –de 1980 à 1983 chez LUG. Deux véritables « monstres » du comics US qui m’ont balancé des scènes d’une incroyable dureté. On ne compte plus les corps criblés de balles, les mâchoires enfoncées, les cous brisés, les os broyés, les cartilages explosés… Tout à fait à l’opposé de leurs super-héros ma foi assez gentils (on n’y voit pour ainsi dire jamais le sang couler).

Narratif et graphisme forment ici une véritable union, le tout dans un dessin au trait baroque, net, lisible, efficace, très bien mis en relief par le traitement en noir et blanc. Le découpage des planches, la mise en page sont très dynamique ; entraînant le lecteur dans une spirale de violence dont il a du mal à se détacher.

« Savage » ?.. son nom, déjà, appelle la violence. Un homme pire que les assassins qu’il poursuit et affronte. Seulement voilà : il est du côté des « bons ». Et sa seule humanité visible est l’amour qu’il porte pour Sheila, la fille de Mace. Mais comme écrit ci plus haut : il en payera le prix fort.

« Savage » ?.. un sacré one-shot pétaradant, bourré d’action, de feu et de sang. Un album dur, prenant, très attractif. Un thriller « vrai de vrai » qui ne m’a vraiment pas laissé indifférent.
Du vraiment tout bon.

Ce qui est écrit

Série : Jason Brice
Publié par LYmagier le 2008-10-06 19:30:41

Alors là, comme scénario, ça « déménage » !… Ca commence doucement pour vous prendre aux tripes dans un laps de temps assez court. Une BD, c’est souvent un moment de détente.

Pas ici. La tension monte graduellement –et réellement- page par page, ne vous lâche pour ainsi dire plus.

Quel est ce secret dont Theresa semble être le jouet ?… Est-elle victime de « quelque chose » ou quelqu’un tire-t-il les ficelles de cette sorte de jeu de la mort ?…

Ce premier tome est comme une sorte de château d’épouvante : vous y entrez et les portes se ferment hermétiquement derrière vous. Seule solution : avancer ; ici dans l’histoire. Un vrai jeu subtil des sens, communicatif, pour un scénario vraiment bien ciselé.

Le dessin ?… j’aime beaucoup. Jovanovic y va d’un bien beau trait réaliste qui n’est pas sans me rappeler ces comics des années 30/40. Bien beau graphisme, net et lisible ; nullement en reste dans les décors et arrière-plans vraiment bien réalisés et rendus. Un découpage nerveux, une mise en page attractive attirent l’œil, le retiennent.

Belle colorisation « automnale » également qui, par le traitement des tons, offre une sorte de « 3D » d’un bien bel effet.
Un bien bon tome où réalité et paranormal fusionnent pour un vrai plaisir de lecture.

Hiroshima

Série : Salamandre
Publié par LYmagier le 2008-10-06 19:28:31

Ben… euh… moi qui suis « structuré » BD franco-belge des années 50 à 80, j’avoue avoir été un tantinet déstabilisé par cette histoire. J’y ai trouvé un mélange de magie, de thriller, de paranormal, d’uchronie où le scénariste aurait tout fait pour surprendre –pour duper plutôt- le lecteur attentif.

Car attentif il faut l’être pour essayer de faire la part des choses dans ce –bon- mélange de genres qu’il nous propose.

Cette histoire est comme une boîte à surprises : des éléments qui en contiennent d’autres et qui se dévoilent un à un en cours de lecture. Il y a d’abord la paix, laquelle renferme les problèmes politiques internes, qui renferme le chaos qui s’installe entre les intervenants…

Double combat aussi : celui des Initiés et celui des Exilés. Et ces derniers ne combattent-ils pas l’Humanité ?… une sorte de combat entre elle… et elle-même ?…

Le dessin ?… un beau trait réaliste, net, bien lisible, mis au service d’une interprétation graphique du scénario de bien bonne facture. C'est malheureusement ce dernier –bourré de qualités- qui m’a donné des hésitations de lecture car j’ai parfois eu difficile à entrer dans tel ou tel développement du postulat.

N’empêche : que voilà du beau et bon travail général lequel, je pense, sera mieux coté que par votre serviteur. Et ce sera tant mieux car cet album est méritant.

Les serpents aveugles

Série : Les serpents aveugles
Publié par LYmagier le 2008-10-06 19:25:04

Un bon polar fantastique qui m’a entraîné dans le New York de l’avant dernière guerre. Nombre d’ingrédients sont encore ici réunis en cinq mots : un inconnu recherche une personne. Et à partir de ces 5 mots, Cava a développé un scénario qui tient fort bien la route. De nombreuses questions se posent au fil des pages. Et les réponses apportées entraînent parfois d’autres questions. Un vrai jeu du chat et de la souris dans ce grand « terrain de jeu » qu’est New York.

New York ?… elle est un personnage à elle seule. Segui la dessine ici dans un trait réaliste vraiment précis, attractif. Son sens du découpage, de la mise en scène, les couleurs utilisées aussi font ressentir l’aspect étouffant qui se dégageait déjà de la « Grosse Pomme » d’alors.

Je ne connais pas ces auteurs espagnols. Une découverte pour moi que ce tandem et leur réalisation. De vrais talents à reconnaître, je pense.

Les pilleurs de tombes

Série : Necromancy
Publié par LYmagier le 2008-10-06 19:23:44

Un bon premier tome qui traite de la nécromancie. Elle se définit par une pratique occulte qui consiste à ranimer les personnes décédées aux fins d’obtenir leur savoir (si vous voulez en savoir plus, lisez-donc « Elric le Nécromancien » de Michael Moorcock).

Bien aimé : le thème est classique mais le scénariste réussit à renouveler le genre en le transposant à cette période sombre qu’à connue l’Amérique à la fin des années 20 (celle des « Incorruptibles » d’Elliot Ness).

Apprécié aussi : le « héros » est une véritable crapule, un tueur, autour duquel Nury va tisser une toile scénaristique qui va l’envelopper dans l’horreur. Le postulat –même si maintes fois utilisé dans d’autres séries- est énergique et captivant, retenant le lecteur page après page.

Mais tout cela n’aurait peut-être été qu’une « bête » histoire de revenants s’il n’y avait le dessin de Manini. Ce dernier fait usage d’un trait réaliste nerveux, bien lisible mais surtout bellement mis en exergue par une colorisation à l’aquarelle d’un très bel effet. Manini arrive ainsi à réellement créer des ambiance oppressantes qui m’ont fait penser à celles de la série « Paul Foran » de chez Dupuis dès 1976.

Un très bon mélange de thriller, de paranormal, de fantastique : tel est ce premier « Necromancy ». A suivre…

Le Qua'dj

Série : Croisade
Publié par LYmagier le 2008-10-06 19:21:50

Bien bonne suite de cette grande fresque épique MAIS : faut quand même s’accrocher pour la compréhension.

« Croisade » n’est pas une « simple » histoire de preux chevaliers partis sauver le tombeau du Christ. Le scénario est bâti sur une toile historique mais Dufaux « joue » ici sur un plan fantastique, assez ésotérique qui pourrait en rebuter plus d’un. Ce tome est un mélange distillé de politique, de religion(s), d’amour aussi dans cet orient mystique d’alors.

Xavier, lui, l’embellit à sa façon –et de quelle façon- par un trait réaliste vif, bien lisible, efficace. Il donne sa pleine mesure dans des cases où il fait vivre une sorte de rythme « de là-bas », envoûtant par moments.

Chagnaud, le troisième complice, fait usage d’une palette de tons qui étoffent personnages, décors et arrière-plans de tons chauds qui m’ont fait parfois ressentir le vent et le sable de cette épopée.

Bien aimé, c’est vrai MAIS : le côté fantastique de l’histoire m’a un rien –non pas déplu- mais « retenu ».
D’où ma cote.

Les gens honnêtes, Tome 1

Série : Les gens honnêtes
Publié par LYmagier le 2008-10-06 19:20:24

Les auteurs décrivent ici la dérive d’un licencié d’une entreprise, quelqu’un qui a cru qu’il était enfin « arrivé » mais dont un simple coup de fil va briser sa vie.

J’ai lu une chronique sociale de la société actuelle et je suis certain que ce qui est arrivé au personnage pourrait vous arriver –ou est déjà arrivé- également.

Heureusement, cette histoire ne verse pas dans le larmoyant car Gibrat ne s’intéresse pas qu’au cas de Philippe, mais aussi à ce « petit mode » qui a entouré –mais n’entours déjà plus- leur anti-héros. Il est un fait, c’est que ce dernier n’est pas un jeune « trader » de la trentaine dont le cas –en BD- n’intéresserait pas grand monde ; mais bien un « bon gars » de la cinquantaine, père de famille.

Une histoire « simple » ?… oui et non car elle offre son content de complexité, sans être trop caricaturale par rapport à des faits et/ou des personnes.

Le dessin ?… Un style semi réaliste, bien lisible, attachant où les personnages bien typés se meuvent dans des cases qui les mettent surtout en exergue. Durieux met bien en scène cette histoire assez dure mais dans laquelle on sourit de bon cœur car la cruauté en est –d’une certaine façon- absente.

Un bon album, résultant d’une vraie complicité entre deux auteurs. Je n’attends pas la suite avec une réelle impatience, mais elle est notée « à suivre » sur mes fiches.

Le diable des sept mers, Tome 1

Série : Le diable des sept mers
Publié par LYmagier le 2008-10-06 19:18:32

Oufti !… Tu veux du spectacle !?… Tu vas en avoir !…

Un véritable souffle épique plane sur ce premier tome d’une histoire de pirates à l’aube du 18ème siècle. Certains penseront ou diront peut-être que le scénario surfe sur la vague du succès de films comme « Pirates des Caraïbes » et que le scénariste a ainsi flairé un bon coup à réaliser. Et alors ?…

J’ai ici eu affaire à un sacré bon tome. Moi qui suis fan de « Barbe-Rouge » (sauf des derniers albums), j’avoue en avoir pris par moments en plein la figure ! J’ai découvert une histoire nerveuse, spectaculaire, pleine de rebondissements ; de panache aussi…

Le « diable des 7 mers » ?… c’est vraiment « tous les coups sont permis », même les plus ignobles. J’ai rencontré des personnages sanguinaires : Conrad l’aventurier, l’impétueuse Harriet, de hautes figures de la flibuste d’antan ; ce dans une sorte de « chacun pour soi » à la recherche d’un trésor planqué quelque part dans une île inhabitée.

Le dessin n’est pas en reste, que du contraire. Herman y va d’un formidable trait réaliste, nerveux, précis, baroque même. Il restitue ces gueules, ces bateaux, ces abordages, duels, corps à corps avec une réelle maestria ; une véritable énergie graphique qui m’a scotché tout au long des pages.

La mise en page, en scène plutôt, même si elle montre un certain classicisme, n’en est pas moins flamboyante par moments.
Ce « diable » ?… l’aventure avec un grand « A ». Une magnifique histoire d’hommes, de bateaux, de poudre et de sang. Un excellent moment de BD.

Six années en enfer

Série : Dantès
Publié par LYmagier le 2008-10-06 19:16:12

Un excellent thriller financier. Surtout que ce qui y est relaté est du domaine du crédible. Le postulat est en partie basé sur l’histoire de la banque Barings voici quelques années. Et quant on voit et lit ce qui s’est produit voici peu de temps avec Jérôme Kerviel, le trader français qui a mis à mal une très grosse institution bancaire française, on se dit que ce qui était fiction voici quelques années est vraiment possible maintenant.

Le co-scénariste Philippe Guillaume est chef d’un service financier. Cela se sent. Il sait vraiment de quoi il parle avec cette précision d’horloger dans laquelle l’histoire m’a emmené. Pierre Boisserie, lui, a un vrai sens de la mise en scène, de la dramaturgie dans laquelle il plonge les intervenants. Travail d’orfèvre, de spécialiste, le scénario est mesuré, ciselé, attractif de par ses développements.

Le dessin n’est pas en reste. C’est vrai que nombre de séries ont un graphisme avec un « goût à la Largo Wich », mais Juszezak y va d’un beau trait réaliste, net, lisible et efficace dans la mise en scène de ses cases.

Une effroyable machination pour un scénario haut la main, un bien bon graphisme minutieux, une colorisation qui n’est pas en reste ; trois éléments d’un cocktail bien réussi.

La chambre de Khéops

Série : Le marquis d'Anaon
Publié par LYmagier le 2008-10-06 19:14:49

Un bien bon tome, dans la continuité de cette série attachante. Outre cette curieuse affaire d‘héritage Vehlmann et Bonhomme se plaisent surtout à dresser et décrire au lecteur cette aristocratie française du Caire de l’époque ; cette caste imbue d’elle-même composée de « conquérants » maniérés à l’excès.

C’est aussi Le Caire inconnu d’alors, vierge à sa façon, mystérieux, inquiétant parfois, dangereux souvent. J’ai ainsi suivi Jean-Baptiste dans un magnifique voyage dans le temps, dans une quête assez fascinante.

Au dessin, le graphisme de Bonhomme est –avis personnel- en pleine maturité. Un très beau trait réaliste, clair, net, précis met réellement en valeur le scénario et ses développements. Bonhomme m’a fait découvrir Paris, Le Caire, le Nil du « temps passé » dans une mise en page vraiment attrayante.

Tout ça pour ?… un bien bel et bon album qui respire la complicité de deux très bons auteurs actuels.

La fille en or

Série : Sophia (Vinci)
Publié par LYmagier le 2008-10-02 23:27:27

Un tome « à part », un peu déjanté même. Vanna y développe un univers très personnel pour son héroïne. Elle mêle avec bonheur la mélancolie, la recherche de soi-même, des rencontres soudaines qui forment avec un réel bonheur une histoire attachante.

Ses personnages sont un peu dingues –c’est vrai- mais intéressants de par leur modus vivendi, leur comportement. Cette sorte de road-movie allégorique fait de petites choses transforme ainsi un quotidien banal en une quête où fleurent des touches de folie.

« Sophia » est un album qui se balade entre la réalité et le rêve. Pas facile d’accès au premier abord il arrive néanmoins à charmer. Ce n’est pas ma tasse de thé MAIS je reconnais que Vinci est bourrée de talents tant graphiques que narratifs. Faut aimer, c’est vrai, mais –de temps en temps- ça fait plaisir de lire quelque chose « d’autre ». C’est le cas ici. Et j’ai apprécié.

La dame de Dubaï

Série : Ghost money
Publié par LYmagier le 2008-10-02 23:25:43

Le postulat de départ de cette histoire repose sur un fait assez curieux et véridique. A la veille des attentats du 11 Septembre 2001 à New York, des places financières ont constaté d’importants mouvements d’argent. Et ces transactions boursières n’ont, à ce jour, pas encore été élucidées.

Smolderen a ainsi élaboré un scénario haletant ; ce en projetant le lecteur une vingtaine d’années après les faits. Je me suis retrouvé dans une histoire qui mêle habilement la finance, l’espionnage, l’actualité internationale, le terrorisme. Si le narratif est de bien bonne facture, lui et ses développements sont surtout bien mis en évidence par le graphisme de Bertail. Ce dernier fait usage d’un trait réaliste net, précis, minutieux ; et joue de ce dernier dans une mise en page créative, aux nombreux éclatés qui attirent l’œil, le retiennent.

Ce graphisme est bellement inscrit dans une mise en scène au découpage évoquant une sorte de story-board d’un film. L’ensemble –assez complexe d’un premier abord- est d’un rythme pourtant trépidant et l’on reste scotché de la première à la dernière page. Je n’oublierai pas de mentionner la belle colorisation qui charpente carrément les cases, leur donnant véritable ampleur et profondeur.
Un bien chouette premier tome que cet « argent fantôme ». Argent dont on n’a pas fini de parler… et de rechercher…

Le goût du chlore

Série : Le goût du chlore
Publié par LYmagier le 2008-10-02 23:24:11

Encore une sorte d’OVNI. Mais quel chouette OVNI. C’est comme une pièce de théâtre : un seul lieu dans lequel se déplacent des personnages. Mais ce lieu est ici l’élément liquide.

Cet « album » est d’abord une BD qui renoue –d’après mon ressenti- avec ces BDs dites « muettes » d’il y a quelques dizaines d’années. Il s’y trouvent bien quelques phylactères ( les « bulles ») mais l’histoire est compréhensible par le graphisme ainsi que son découpage.

Ce « goût du chlore » est une unité de lieu, mais aussi de couleur. Que dis-je : de couleurs. Ces dernières sont audacieuses, interpellent l’œil, le guident aussi d’une certaine façon. C’est aussi un graphisme curieux, pour moi qui ai été « élevé » dans la BD franco-belge d’il y a… pas mal d’années. En effet, il ne se trouve pas de ligne de contour des personnages, des éléments, des composants du décor. Cette ligne, à sa façon, est réalisée par le démarquage des tons utilisés. Tout ça donne un graphisme linéaire qui ne m’a pas laissé indifférent. Positivement.

Le « goût du chlore » ?… une histoire « claire » pour un album compact. On aime… ou pas. Mais ça ne laisse vraiment pas indifférent. J’ai bien aimé.

Le vent de l'histoire a tourné

Série : La foire aux cochons
Publié par LYmagier le 2008-10-02 23:21:55

Un troisième tome dense en dialogues et assez surchargé au point de vue graphique. On aime ou pas. J’aime bien. Ptiluc, une fois de plus, passe à sa moulinette acerbe moult faits actuels de notre « belle » société. Son sens aigu, sa finesse, sa perception des événements est une fois de plus servie dans une « cochonnerie » pleine de bon sens.

Je me suis amusé, c’est vrai, à revoir ces Staline, Hitler et consorts dialoguer, soliloquer aussi sur certains de ces « charmes » de notre société actuelle. MAIS : petit problème, ces cochons se ressemblent un peu trop et j’ai quelques fois eu peine à les différencier. C’est vrai, ils ont leur accent, certaines caractéristiques qui permettent de les reconnaître mais il faut être fort attentif en cours de lecture. Qui plus est, certains de « nos » cochons interviennent parfois sous plusieurs formes . D’où une certaine difficulté de lecture.

Un troisième tome assez « fort de café » mais à lire –avis personnel- en plusieurs fois. Car 84 pages d’un coup, ça peut flirter avec une certaine overdose. Un album comme un bon café : fort, brûlant ; d’où à boire par petites gorgées…

Les araignées

Série : Le testament du docteur M
Publié par LYmagier le 2008-10-02 23:20:04

Hé ben !… de très nombreuses questions sont posées et resteront en suspend. J’ai lu ici un album très fort et –j’emploie rarement le mot- assez remarquable dans son ensemble.
C’est d’abord un scénario peaufiné, une sorte de petit bijou qui vous entraîne de la première à la dernière page sans vous détacher les yeux. Ce tome est un véritable roman dessiné où le narratif ouvre de nombreuses portes –sans les refermer-, fait se poser –et pose- de nombreuses questions sans y répondre ; laissant l’esprit du lecteur imaginer quelles seront –ou seraient- ces dernières.
Le dessin ?… Damour a créé une sorte de véritable galerie de gueules bien typées. Un trait réaliste, nerveux, donne ainsi vie à des personnages « robustes » qui vivent réellement sur papier ; personnages obscurs aussi, douteux même et qui –de par la mise en scène du dessinateur- semblent également sortis d’un vieux film « noir ». La mise en page d’ailleurs, est traitée « façon cinéma » ; avec des cadrages serrés, des champs, contre-champs, zooms, etc.
La couleur ?… due au talent de Froissard, la palette de tons utilisés donne une vraie force aux cases, crée des ambiances, anime par la coloration le cheminement de l’enquête.
Tout ça pour ?… une bien bonne surprise. Premier tome d’une série prévue en trois volumes, cet album tient littéralement en haleine et fait jouer quasi plein temps –chose rare- l’esprit du lecteur. Vraiment bien bon.

Pagaille au potager

Série : Petit poilu
Publié par LYmagier le 2008-10-02 23:17:52

« Papyyyy !… ça aussi j’aime bien !… »

Ca, c’est ma petit fille qui –après « Hugo »- m’apporte un livre de SA collection. J’ai paginé, puis me suis plu à entrer dans ce petit conçu pour des « chtits bouts » à partir de 3 ans. Et je dois reconnaître que, dans le genre, c’est réussi.

« Petit Poilu » ?… Il est petit. Très petit. Et Noir aussi. Et il lui arrive plein de petites (més)aventures qui –l’air de rien- m’ont assez étonné de par leur postulat. Ici, c’est une méchante guêpe qu’il va falloir combattre. C’est vrai, les auteurs auraient pu créer des histoires touchantes, remplies d’émotion, douces… Ben non ! « Notre » Poilu est un petit débrouillard qui sait y faire.

Le dessin ?… j’aime bien. La technique utilisée est celle dite « du gaufrier » : six cases identiques (majoritairement carrées) par page. Ici, chaque case est une sorte de petit chromo en elle-même et joue d’un mot, d’une situation. La page terminée, une phrase est ainsi formée pour la suite de la lecture.

Des couleurs basiques mais aux tons tendres parachèvent le tout.
Ma petite fille a quatre ans. Et c’est elle qui m’a expliqué l’histoire, en me contant le contenu de chaque case ; résumant la page et me disant « Tu as compris ?» ( ! ). Et à la question de savoir si elle n’avait pas peur pour Petit Poilu, elle m’a rétorqué d’un « Ben non, il gagne toujours ! ».

Une BD vraiment pas gnangnan, qui accompagne les petits dans un apprentissage ludique et qui, d’une certaine façon leur fait un peu peur (mais ils aiment ça) en sachant bien qu’à la fin, tout va s’arranger.
Bien pensé. Bien réalisé. Un bien bon tome d’une chouette série.

Harding was here

Série : Harding was here
Publié par LYmagier le 2008-09-28 23:21:55

Un album au titre en anglais. Mais, surtout, un autocollant sur le cover : « par l’auteur de Kid Paddle » avec la tête du Kid en prime. Qu’est-ce donc ?…

Ben, c’est pas trop mal. Bon c’est vrai, ça a pour moi un petit goût de déjà lu/déjà vu car le postulat me rappelle « Time is money » (Timoléon) de Fred et Alexis. C’est vrai, le présent scénario et ses développements ne sont pas les mêmes mais les postulats initiaux semblent sortis du même moule.

N’empêche, c’est assez savoureux dans l’ensemble. Cet album propose 4 histoires qui nous permettent de rencontrer Van Gogh lors de son établissement à Cuesmes (sans rire, c’est le patelin juste à côté du mien. L’habitation de Van Gogh, transformée en petit musée, existe toujours et est visitable), Rembrandt et ses problèmes en Hollande, Lorenzo Lotto peu inspiré et Nicolaes van Galen. Ces petites histoires sont bien senties, bâties sur un fond de vérité historique car les tableaux existent vraiment.

Avec Harding, j’ai eu l’impression de me retrouver au cours d’Histoire de l’Art du temps où j’étais à l’Académie de dessin. Dans son style, « Harding was here » est un bon divertissement tant narratif que graphique, original par certains côtés et, l’air de rien, à découvrir…

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