Collection de LYmagier


Les avis de lecture de LYmagier

Le voleur de chevaux - La chasse aux bisons

Série : Petit-Renard
Publié par LYmagier le 2008-12-12 22:04:09

Quelle chouette série que celle-ci ! Elle débute dans le journal « Astrapi » dès 1983.
Plutôt destinée aux enfants, elle dégage une grande sensibilité de ton et les ingrédients utilisés pour les scénarios le sont avec intelligence.
Une série à la tonalité inédite, bien pensée, bien écrite et –surtout- dessinée avec une grande sensibilité par Nadine Brass. J’ai vraiment apprécié ce trait clair, net, bien lisible. Brass n’ombre pas ses personnages, ou très peu. Et pourtant, on a parfois l’impression de cases en trois dimensions tant la mise en place des personnages et décors est réalisé dans une sorte de profondeur de champs.
Il en est de même pour les couleurs, la gamme basique est déclinée en peu de tons mais offre ainsi une grande netteté et une grande lisibilité à l’ensemble.
Le tout aurait pu en faire une série « neu neu » mais l’alchimie entre le narratif, le dessin et la colorisation fonctionne très bien et donne à l’ensemble une véritable fraîcheur non dénuée d’un vrai charme.
Série peu connue, si pas oubliée, Petit-Renard a quand même fait l’objet de cinq albums à mettre entre toutes les mais.
Joli et bien fait. Vraiment.

Le rendez-vous de Shorty

Série : Loup Noir
Publié par LYmagier le 2008-12-12 22:01:34

Loup Noir ?… sa première histoire, sous forme de récit complet, paraît dans l’hebdo « Pif Gadget » en 1969.
Petite série ?… que nenni ! Elle durera pendant une quinzaine d’années, se terminant en 1983.
Loup Noir ?… une sorte de western écologique bien avant Buddy Longway. Qui plus est, l’ensemble est vu du côté des indiens et non pas des blancs.
Loup Noir ?… un hymne à la nature, au bon sens de tout un chacun, à la fraternité entre les hommes. De par certains aspects, cette série me rappelle celle des « Peaux-Rouges » de Han G. Kresse, bien que les périodes où elles se passent soient différentes.
Loup Noir ?… c’est un graphisme au beau trait réaliste, à la documentation précise qui permet ainsi au lecteur de se faire une idée précise du modus vivendi des tribus indiennes d’alors.
La série n’aurait pu être qu’une longue « promenade », mais le scénariste y mêle avec bonheur l’intensité dramatique qui retient l’attention : haine, conflits, bandits, renégats, hors-la-loi parsèment ainsi les planches qui –au total- renferment plus d’une centaine d’épisodes.
Loup Noir ?… un bien bon mélange de didactisme et d’action, une BD aux vraies et nombreuses qualités.

Lieutenant Burton, Tome 1

Série : Lieutenant Burton
Publié par LYmagier le 2008-12-12 21:58:54

Un bon « western » réalisé par deux auteurs que j’apprécie beaucoup : les époux Funcken.
Burton démarre son assez courte carrière dans l’hebdo « Tintin » en 1963. Les histoires sont courtes, paraissent sous forme de récits complets. Comme d’habitude, les Funcken travaillent d’après une importante et précise documentation, ce qui vaut au lecteur de se plonger au jours le jour dans la vie de garnison de l’armée américaine.
Le dessin réaliste à « quatre mains » des Funcken est net, précis, lisible ; mettant en avant les personnages dans des ambiances qui priment par rapport aux décors et /arrière plans.
Les scénarios ?… « habituels », comme nombre de séries western d’alors : poursuites de toute la rascaille qui, à l’époque, hantaient des régions de l’Ouest où la loi n’était encore que celle du plus fort… ou du plus malin.
Un peu dommage : la mise en page « standard », sans éclatement éventuel d’une ou de plusieurs cases. Mais, d’une autre façon, lisibilité et facilité de compréhension étaient le leitmotiv des éditeurs dans les années 60.
Tout ça pour ?… une bonne série, bien oubliée quand même, et qui dura jusqu’en 1967 dans « Tintin » ; un héros comme Doc Silver ou Jack Diamond des mêmes époux.
Du vrai bon et solide travail d’artisans de la BD.

Les Rangers sont dans la plaine

Série : Capitaine Rogers
Publié par LYmagier le 2008-12-12 21:53:57

C’est dans l’hebdo « Super-As » que j’ai découvert Rogers, voici bientôt… euh… 30 ans…
Et cette BD m’a ennuyé. Pourtant, moult bons ingrédients y sont repris : la période de la guerre d’indépendance pas trop utilisée en BD, une bande qui « résiste encore et toujours à l’envahisseur » et qui va mettre une sacrée pagaille, des personnages bien typés, de la drôlerie et de l’action. Surtout que, ne se contentant pas d’une confrontation générale entre patriotes et anglais, les auteurs font également intervenir de « méchants » indiens, des hors-la-loi de tout acabit qui –du stade d’individus recherchés- passent à celui de chasseur de primes.
Alors quoi ?… c’est plutôt le côté dessin qui, petit à petit, m’a fait « zapper » les pages incriminées lors de la lecture de l’hebdo.
Je ne suis pas quelqu’un de radical MAIS : le style semi-réaliste, ça passe ou ça casse. Et ici, ben, le trait ne m’a pas attiré. C’est net, lisible, MAIS j’ai ressenti comme une caricature d’un dessin comique ET, en même temps, comme celui d’un trait réaliste et/ou académique.
Je ne sais vraiment pas expliquer ; un vrai blocage visuel quand la page s’ouvrait sur Rogers.
Je précise quand même que cette BD est d’origine italienne et que la « texture » de la mise en page, de la mise en scène des cases est différente de la BD franco-belge comme on la connaît.
Attention, je n’écris pas que cette BD est mauvaise ; elle ne m’a simplement pas plu.

Le carnet noir

Série : Bill Jourdan
Publié par LYmagier le 2008-12-12 21:49:14

Pas mal. C’est dans l’hebdo « Bayard » que Bill fait son apparition dès 1956.
Curieusement, le lectorat de cet hebdo très catholique va apprécier et plébisciter ces aventures où bagarres, coups de feu, boissons fortes éclusées et règlements de comptes parsèment les pages. Il faut dire que la morale est toujours sauve et –qui plus est- les indiens ne sont pas les « mauvais » comme il était de coutume à l’époque.

Le dessin ?… un chouette trait réaliste, net, bien lisible, où décors et arrière-plans ne sont pas en reste ; résultante d’une bonne documentation du scénariste.
Les scénarios –même si simples dans le déroulement de l’action- sont assez relevés par les caractères tout à fait différents des trois « héros ». Bill et Sam d’ailleurs, avec quelques années d’avance, ne sont pas sans me rappeler Blueberry et Mc Clure.

Tout ça pour ?… une bonne série, tout à fait oubliée je pense, mais qui a eu ses heures de gloire de 1956 à 1961.

Jim Steward

Série : Jim Steward
Publié par LYmagier le 2008-12-12 21:46:23

Qui se souvient de Jim Steward ?… Peu de monde je pense. Et pourtant, l’histoire a tout pour plaire.
Elle débute en 1969 dans le mensuel « Record » et s’y terminera en 1973. L’histoire générale est découpée sous forme de récits complets plus ou moins longs, un peu à la façon de « La jeunesse de Blueberry » ou de « Mc Coy » des premiers albums.

Le scénario général ?… un très bon mélange d’action, d’intensité dramatique, MAIS surtout une sorte de message de fraternité vraiment clair.
Le dessin ?… un joli trait réaliste, clair, précis, net, bien enlevé. Personnages, animaux, armement, décors et arrière-plans sont bien détaillés et mis en valeur par une documentation poussée et riche de détails.

Jim Steward ?… du vrai bon western pétaradant et bondissant, mais où les valeurs humaines priment par rapport au fond sanglant que furent cette guerre et racisme latent du sud.
Un western « généreux ». Assez rare pour le mentionner.

Pas de pitié pour les cow-boys

Série : Horace
Publié par LYmagier le 2008-12-12 21:44:02

Une bonne série humoristique bien oubliée…
C’est dès 1970 que Horace fait son premier galop dans les pages de « Pif Gadget ». Le succès est rapide car ces petites histoires de l’Ouest sont réalisée avec un vrai et bon humour. La saveur de »Horace » est que le cheval est le héros, et non pas le cow-boy. Ce dernier est bête, laid, et ne doit sa « supériorité » que grâce à Horace et aux interventions de ce dernier.

Le scénario ?… des gags en une planche ainsi que des récits complets de quelques pages. Certaines réalisations sont vraiment savoureuses et parfois même très drôles, efficaces dans leur (fausse) simplicité. Ce mécanisme de la construction de chaque histoire me fait penser à « La tribu terrible » ou autre « Beetle Bailey ». Poirier applique ici cet humour très anglo-saxon mais sans le copier ; ce qui en fait son originalité.
Le dessin ?… une ligne simple, nette. Les personnages évoluent dans des décors simplifiés ; l’accent étant surtout mis sur la mimique et la gestuelle des intervenants ; ce qui donne plus de force aux cases.

Horace donnera ses dernières ruades en 1978. Malgré ses nombreux passages dans « Pif », il ne fera l’objet que du présent album. Un peu dommage car c’était quand même pas mal.

Et si...

Série : Et si...
Publié par LYmagier le 2008-10-13 19:51:50

Mais que c’est bien fait que tout ceci. Vraiment.

C’est d’abord un plongeon de quelques dizaines d’années en arrière au cœur des coteaux, dans un village qui sent bon la France dite « profonde », et où la vie s’écoulait au rythme des saisons.

L’histoire, elle, tourne autour d’un secret de famille que deux enfants vont tout faire pour connaître.
Mais on est loin d’un drame éventuel. Marie Jaffredo joue ici la carte de l’optimisme et des bons sentiments, ce qui confère à son scénario une toute autre approche.

On suit avec un vrai plaisir le parcours de Jeannot et Mounette qui vont plonger à leur façon dans le passé de leurs grands-parents, le remuer pour trouver la vérité.
A sa façon, l’histoire est assez simple MAIS : il y a le dessin. J’ai vraiment été touché par le style graphique qui m’a rappelé de vieilles cartes-vues des années d’après guerre ; un trait doux qui caresse les gens et les choses.

Qui plus est, les cases sont parfois de vrais petits tableaux à elles-seuls grâce aux tons chauds de la palette de tons utilisée.

Une BD qui ne « mange pas de pain », c’est vrai, qui se lit comme passaient les jours dans cet arrière-pays d’alors. Une BD qui fleure bon le terroir et qui se déguste plans après plans, page après page… comme un très bon vin dont on apprécie chaque gorgée. Mais ici, c’est sans modération…
Un vrai coup de cœur…

L'oiseau de feu

Série : Bob Morane 06 (Claude Lefrancq Editeurs)
Publié par LYmagier le 2008-10-13 19:48:02

Il y a longtemps, j’ai plus apprécié le roman que le présent album. Le scénario et ses développements sont bien restitués, plein de bons poncifs de la bonne BD d’aventure sont repris MAIS : c’est au niveau du dessin que j’ai été déçu.

Pourtant, Dino Attanasio, je l’ai rencontré à maintes reprises lors de festivals BD. Et je possède quelques dédicaces au trait réaliste de fort belle tenue.

Ici ?… ben… le dessinateur s’est contenté de dessiner des cases assez austères qui ne rendent pas trop bien compte du caractère « exotique » de l’histoire. Morane à parfois l’air d’un grand ado échappé de la « Patrouille des Castors », le « roux » Ballantine subit des « gags » à la façon de Tuckson (Buck Danny) comme de glisser sur une peau de banane ! L’ensemble est vraiment timoré. Il ne se dégage aucune véritable action dans une mise en page très sage qui se résume à 4 strips de 1, 2 ou 3 cases par planche.

Heureusement, quelques beaux dessins pleine page parsèment l’album, « embellissant » ce dernier.

A part ça ?… une machine incroyable –sorte de suppositoire géant- volée par un magnat oriental qui veut devenir maître du monde. Rien de bien compliqué. Je ne dis pas que l’album se lit avec ennui mais je n’ai réellement éprouvé aucun réel intérêt tant dans le narratif que dans le visuel à cet « Oiseau de feu ».

Reste le premier tome de la série parue chez Lefrancq, une très longue série d’albums parachuté chez divers éditeurs avec numérotation changeante. Allez vous y retrouver.
J’ai lu sans ennui, mais sans intérêt. Refermé. Classé. Pour longtemps.

Empire USA (saison 1), Tome 1

Série : Empire USA
Publié par LYmagier le 2008-10-13 19:45:44

Premier tome d’une série annoncée en six volumes.

Au scénario du présent, Desberg s’est inspiré de certaines séries TV américaines actuelles. Il développe ainsi une intrigue assez complexe MAIS n’oublie pas de « travailler » la psychologie de ses personnages. Chacun d’eux apporte ainsi, à sa façon, son histoire à l’histoire.

« Empire USA » ?… vu la pub qu’on en a fait autour, ça s’annonce comme LE thriller à ne pas rater en cette fin d’année. Il faut dire que du beau monde a été « recruté » pour ce faire. MAIS : de grands auteurs réunis font-ils pour cela réussir à faire de la « grande » BD ?… Je demande à voir.

En tout cas, ce premier album « déménage » quand même de par son postulat et ses développements. Pas de chichis : le lecteur est directement plongé dans l’action en compagnie de Jared Gail, le héros.

Le dessin ?… un bon trait réaliste de Griffo MAIS utilisé dans une mise en page assez sage, « standard » même, et où il ne peut pas –à mon avis- laisser exploser son talent réel.
Tout ça pour ?… un bon premier tome, accrocheur, cousin « sur papier » de la série 24 heures chrono. Bien imaginé, bien dessiné, j’attends quand même de voir la suite pour me faire une idée plus précise de l’ensemble.

Trollympiades

Série : Trolls de Troy
Publié par LYmagier le 2008-10-12 23:07:42

Je ne connais pas trop bien la série. Heureusement, cet opus est à considérer comme un one-shot. Et j’ai bien aimé.

Un magicien veut s’emparer des pouvoirs de ces créatures ?… Pourquoi ne pas organiser des jeux où il pourra ainsi repérer ceux qui l’intéressent ?.. Et me voilà embarqué dans une histoire « de ouf », m’esbaudissant de bon cœur à la vision de concours plus cons les uns que les autres.

Mais ce qui m’a surtout plu est le graphisme. Pour une série dont les albums ne « traînent » pas (un par an) on peut dire que le dessin de Mourier est vraiment en pleine maturité. Son imaginaire joue également beaucoup, créant des personnages rebutants mais auxquels on s’attache (il est vrai que « plus un méchant est réussi, plus on l’aime ».) Monstres velus, gueules répugnantes se meuvent aussi dans des décors et arrière-plans fort réussis dans lesquels –parfois- on trouve « un dessin dans le dessin » (comme le faisait le regretté Kiko avec sa série « Foufi »).

C’est ainsi que, dans certaines cases, je me suis amusé à rechercher ces « petits plus » ajoutés par Mounier. Un trait baroque, viril, lisible accentue ainsi cette véritable folie concoctée par Arleston.

« Les Trollympiades » ?.. après « Astérix aux Jeux Olympiques », une nouvelle et « hénaurrme » façon de concevoir le sport.

Intégrale Marzi: La Pologne vue par les yeux d'une enfant

Série : Marzi
Publié par LYmagier le 2008-10-12 23:05:18

Un album-témoignage qui ne peut laisser indifférent. Sowa se livre ainsi au lecteur, se fait accompagner dans son passé ; lequel a laissé de profondes traces dans son esprit. Cette intégrale résume une enfance qui n’a jamais été d’une quelconque facilité. Mais l’auteur évite l’écueil de ce qu’aurait pu être de la pitié aux yeux du lecteur. Elle ne joue pas non plus l’éventuelle carte d’une sorte de misérabilisme mais procède à un constat de quelques saisons de sa vie.

Marzi ?… ses (més)aventures sont parues en albums « normaux ». Cette intégrale fait l’objet d’un tirage curieux mais joli dans sa conception. Quatre cases par page donnent ainsi une sorte de « brique » de 264 pages ; les cases ayant fait l’objet d’une nouvelle colorisation sous forme de bichromie : en rouge et gris. Et cette colorisation, je dois dire, donne plus de profondeur à l’histoire.

Un jour dans la vie d'edouardo chavez

Série : Manson
Publié par LYmagier le 2008-10-12 23:04:11

A l ‘époque des faits, j’avais quinze ans. Et je me souviens que cet événement a eu un énorme retentissement. Il faut dire qu’à l’époque, le « multimédia » dans lequel nous vivons actuellement n’existait pas et, vous pensez bien, un tel massacre et l’enquête qui a suivi a réellement tenu en haleine tant les Américains que bon nombre d’habitants d’autres pays.

Et à l’heure actuelle, comme pour l’assassinat de Kennedy, ces faits sont restés gravés dans la mémoire des plus de 50 ans. Et le présent album, l’air de rien, m’a replongé dans ces heures noires.

J’ai apprécié, dans ce cas, cette espèce de contre-enquête à laquelle se sont livrés les auteurs. Aussi horrible que cela puisse paraître, ces faits sont devenus une réelle « légende ». La scénariste a effectué un excellent travail de recherches pour concocter un scénario « vrai de vrai ».

Le dessin ?… très bon. Bisi fait montre d’un bien beau trait réaliste, « croque » bien ses personnages et plonge le lecteur dans la fin de ces années soixante graphiquement très bien rendues.

La mise en page, la découpe des planches est également attractive ; une véritable impression de suivre un « film dessiné ».

Tout cela nous donne un bien bon thriller qui prend aux tripes et –quand même- à ne pas mettre entre toutes les mains.

Minik

Série : Minik
Publié par LYmagier le 2008-10-12 23:01:34

J’avais apprécié « Groenland Manhattan ». Je ne peux en dire autant de « Minik.

C’est au départ la même histoire. L’éditeur Dupuis a-t-il voulu avoir la « sienne » quelques mois après Delcourt ?… Toujours est-il que l’album de Dupuis m’intéressait par le traitement graphique qu’Hyppolyte allait réaliser.

Le scénario ?… à peu de choses près les mêmes idées. Le fond ?… un présent album sans trop d’une certaine poésie qui faisait la finesse de son « aîné ».

Le dessin ?… déçu je suis. Hyppolyte, c’est vrai, est l’auteur des magnifiques graphismes de « Dracula » et du « Maître de Ballantrae ». Force est de constater « qu’on » l’attendait au tournant. Et cette attente m’a laissé comme un arrière goût de manque. J’ai ci retrouvé son style, certes, mais moins cette sorte d’élégance qui caractérise ses précédents albums. Moins d’imagination, aussi, dans cette mise en scène graphique à laquelle il m’avait habitué.

L’album n’est pas mauvais, loin de là. Mais une question s’est posée : pourquoi ce « doublon » qui ne m’a rien apporté comme vrai plaisir de lecture ?... Il faut dire que l’effet de surprise ne jouait déjà plus.

Où tout s'achève

Série : L'ordre impair
Publié par LYmagier le 2008-10-12 22:59:58

Dernier tome d’un véritable thriller contemporain mêlé d’ésotérisme.

Le scénario et ses développements m’ont plongé dans une histoire un tantinet tarabiscotée MAIS ô combien digne d’intérêt.

La geste générale se résume à une seule phrase : la survie de l’humanité. La scénariste, tout en avançant dans le livre, m’a fait rencontrer des personnages multiples dont tout un chacun a un rôle –même minime- dans cette survie. J’ai découvert des gens, des caractères qui sont chacun un morceau de puzzle à reconstituer.

Certaines pièces sont faciles à mettre, d’autres pas ; à vous de chercher leur placement. L’ensemble forme ainsi une série ambitieuse, attractive de par le postulat MAIS, surtout, très bien réalisée au point de vue graphique.
J’apprécie vraiment le trait réaliste de Teng ; un trait précis, minutieux, créatif dans les personnages, décors et arrière-plans. Et le tout est mis au service d’une mise en page « vivante », parfois éclatée qui fait vraiment vivre l’action.

Pas très connu, cet « ordre impair » mérite quand même attention. Pas facile d’accès pour certains, il vous emmène dans une sorte de monde présent et parallèle en même temps que vous ne lâcherez pas.

Premier combat - Grendel

Série : Beowulf (Javier)
Publié par LYmagier le 2008-10-12 22:58:17

Bon, ça ne va pas révolutionner le genre, mais ce « Beowulf », dont l’histoire est ancrée dans l’époque médiévale, est quand même pas mal foutu. Si le scénario et ses développements a –quand même- un goût de « déjà lu/déjà vu », c’est surtout par le graphisme que cet opus s’élève quand même au-dessus de la moyenne.

Et là, je dois dire que le dessin de Javier vaut le coup d’œil. Par son trait réaliste fort expressif, sa mise en page, il donne une véritable et sombre tonalité à l’histoire. La découpe des planches offre une véritable mise en scène vraiment esthétique et surtout bien mise en valeur par la palette de tons utilisés.

Tout cela m’a valu un vrai plaisir de plonger dans cette geste celtique où hommes et démons des légendes cohabitaient. Vaut vraiment le détour.

Le feu du ciel

Série : Buck Danny
Publié par LYmagier le 2008-10-10 22:30:56

Dernier tome d’un excellent triptyque. C’est vraiment encore tout bon !

Les terroristes continuent la préparation de ce qui sera le plus grand massacre du siècle : celui des chefs d’états les plus riches et les plus influents de la planètes réunis sur l’île de Cancun près du Mexique.

On se doute bien que les « bons » vont gagner à la dernière seconde, mais le scénario et ses développements, une fois de plus, tient vraiment en haleine. Je ne dis pas que chaque fin de page amène la question de savoir ce qui se passe à la suivante, mais c’est souvent le cas.

L’histoire joue sur plusieurs tableaux : l’attaque qui se met en route, Buck et ses amis qui organisent –à leur façon- la riposte, l’évacuation des chez d’états. Et ces tableaux se croisent, se mêlent, se séparent, se rejoignent à nouveau dans un crescendo qui entraîne le lecteur dans une véritable participation avec l‘action.

Fidèle à lui-même, Bergèse met en scène tout cela avec le graphisme réaliste, précis et très pointilleux du détail qu’on lui connaît.

Ce « Feu du ciel » est une vraie « belle » fin à un triptyque haletant, vraiment bien pensé, scénarisé, découpé, dessiné et mise en page. Vraiment tout bon.

Opération vent printanier, Tome 1

Série : Opération vent printanier
Publié par LYmagier le 2008-10-10 22:28:32

Cette « Opération » est d’abord une BD très bien documentée sur le Paris de l’époque. Les auteurs m’ont emmené, certes, dans une fiction mais qui se passe dans une réalité historique.

J’ai suivi des gens dans une saison de leur vie, ce dans une atmosphère lourde, tendue, oppressante même, très bien rendue par le graphisme de Wachs. J’ai vraiment apprécié ce trait réaliste « appuyé », parfois effleuré qui m’a fait faire une sorte de plongée dans des souvenirs diffus, pas très nets de cette époque. Curieuse impression. Mais très bonne impression.

Le scénariste, encore, a une réelle maîtrise de son sujet. Il mêle d’une façon habile des petits faits historiques –même suggérés- aux relations parfois douteuses de personnes avec l’occupant. C’est parfois ambigu, mais ce n’en n’a que plus d’effet.

J’ai vraiment apprécié ce très bon tome, épais au propre comme au figuré ; un tome agréable de lecture où texte et dessin sont en réelle communion.

Un air de famille

Série : Les Sisters
Publié par LYmagier le 2008-10-10 22:26:58

Un album assez ciblé 10/12 ans. Mais qu’importe. J’ai eu affaire à Wendy et à sa petite sœur Marine.

Elles n’ont cesse de se tirer dans les pattes mais s’adorent tout autant.
J’ai lu quelque part que William, le dessinateur, s’est inspiré de situations de la vie quotidienne. Ben il a eu affaire à de sacrées chipies !…

L’album ?… Bien fait. J’aurais pu penser à quelque chose de « gaga ». Mais non. Un vrai petit vent de fraîcheur souffle sur ces gags en une planche qui –je le reconnais- m’ont parfois bien fait sourire. Aucune vulgarité d’ailleurs ne se dégage de ces historiettes dont se régaleront certainement pas mal de « gamines ».

Parentes, d’une certaine façon, de Titeuf, Wendy et Marine s’en démarquent quand même par le narratif plus « langue française » que leur illustre (faut bien le reconnaître) cousin.

Un chouette album annonciateur d’une série, je pense, prometteuse.
Joli et marrant tout autant.

Les enfants

Série : Les enfants
Publié par LYmagier le 2008-10-10 22:25:31

« Les enfants » ?… c’est l’inhumanité de l’humanité.

Stassen, à sa façon, narre ici une sorte de « fable » sur des enfants de la guerre dans la région des Grands Lacs. On suit ainsi des enfants dans les rues –et non pas des rues- qui essaient de survivre dans un pays en proie à une guerre larvée qui, de temps en temps, déboule dans une ville, un village.

Ca aurait pu donner une histoire épouvantable, sanguinaire . C’est plutôt à quelque chose de délicat auquel j’ai participé, quelque chose qui fait participer le rapport d’un être vis à vis d’un autre. Par ces enfants des identités se construisent, s’organisent ; des identités grandissantes qui –rapidement- peuvent s’effondrer, tomber au plus bas, devenir meurtrières aussi de par un moment vécu qu’il faut encaisser… même si on le veut pas.

Stassen ?… je ne sais pourquoi mais j’ai un peu l’impression qu’il « dérange » par sa façon de traiter ses sujets. Trop « proche » de ses sujets ?… ne formulant aucune complaisance pour le génocide rwandais ?… C’est en tout cas un grand « conteur des choses » qui amène toujours une ou plusieurs questions, des réflexions aussi en fin d’album. Et c’est pour cela que je l’aime bien.

Le dessin ?… un trait plein, enrobant, net et bien lisible pour une mise en scène sobre où il s’attache plus à ses personnages qu’aux décors. Et c’est ce qui fait –d’une certaine façon- la force de cet album.
Faut aimer le postulat. J’ai bien apprécié.

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