Collection de LYmagier


Les avis de lecture de LYmagier

Intégrale Le photographe

Série : Le Photographe
Publié par LYmagier le 2009-03-30 22:57:08

Je n’avais lu que le premier tome, qui m’avait plu. Et j’ai profité de l’intégrale pour me faire une idée… enfin… des idées sur le sujet.
Ce « photographe » ?… c’est Didier Lefèvre qui nous livre ses souvenirs de voyages ; mais pas dans le style « Antoine et ses îles paradisiaques ». Non, ici c’est un autre vécu ; celui de visites dans les quatre coins du monde et –surtout- son passage en Afghanistan.

Lefèvre livre un véritable témoignage qui interpelle. Il se livre ainsi à vous au travers d’un curieux –mais réussi- mélange de BD et de photographies. Et ce mélange –qui aurait pu donner n’importe quoi- vous happe et ne vous lâche plus.
Lefèvre donne une véritable intensité à ce récit, à cette expérience d’un homme parmi d’autres hommes, d’autres coutumes, d’autres vies.
Lefèvre m’a fait vivre avec ces hommes, dans le sable, le désert, la montagne et m’a fait découvrir leurs attentes, leurs espoirs, leurs combats.

Le « photographe » une plongée-vérité dans un monde lointain et pourtant si proche de par nombre des idéaux que véhiculent ces hommes qui ne demandent qu’une chose : exister.
Costaud. Très.

Un après-midi un peu couvert

Série : Un après-midi un peu couvert
Publié par LYmagier le 2009-03-30 22:55:29

Je me suis résumé l’album : un homme, un après-midi, qui se promène sur une île de Bretagne et qui, au hasard de ses pas, va rencontrer des gens. Et les écouter.
C’est tout ?… c’est tout !.. Mais qu’est-ce que c’est bien fait.

Ben oui, j’ai lu une histoire faussement simple, une histoire « calme » renforcée par une colorisation sépia qui –vraiment- l’embellit dans cette uniformité de ton.
J’ai aussi apprécié le graphisme au trait faussement simplifié. Car, par quelques lignes, Squarzoni est parvenu à me montrer, me confier son ressenti des choses, des gens, des situations.
Par quelques traits, quelques, il crée des ambiances que l’on se plaît d’imaginer chacun à sa façon.

Comme Pierre j’ai déambulé sur cette île, ressentant le vécu des gens, laissant mes pas me guider pour nulle part peut-être ; segments d’une fausse errance limitée aux contours de la terre… ou de l’eau ?…
Un album un peu hors du temps, qui se raconte comme vont les choses, qui raconte comment vont les chose ; sans vous dire ce qu’elles sont réellement, vous laissant libre de les imaginer.

Un album qui, une fois refermé, laisse encore en vous un peu de l’esprit de l’auteur. Et c’est plutôt rare.

L'île au trésor, Tome 1

Série : L'île au trésor (Simon)
Publié par LYmagier le 2009-03-30 22:53:48

Chauvel et Simon offrent ici une adaptation fidèle au roman de Stevenson.
Et c’est plutôt pas mal. C’est vrai qu’au point de vue graphisme, ce n’est pas du Lauffray (Long John Silver) mais je me suis plu à apprécier cette ligne faussement simple, académique peut-être, mais quand même attirante.
Qui plus est, Simon n’est pas avare de décors et offre dans une mise en page –c’est vrai assez standard- un travail graphique qui permet vraiment de redécouvrir (et de découvrir aussi pour certains « djeunes ») cette histoire intemporelle.

C’est vrai, je n’ai ressenti aucune surprise éventuelle en cours de lecture mais j’ai apprécié du travail bien fait, minutieux même. Un rien parfois trop « bavard » quand même…
Mais joli que tout ça…

Neptune

Série : Long John Silver
Publié par LYmagier le 2009-03-30 22:52:03

Le scénario général est quand même pas mal : imaginer ce qu’est devenu ce fameux pirate quelques années après la fin du roman.
« Long John Silver » est une histoire sombre, très sombre même. J’ai une fois de plus plongé avec un vrai bonheur dans la « grande aventure ».
Une histoire attachante, des personnages, des décors vraiment réussis par un graphisme attractif ; un diptyque qui ne laisse pas indifférent.

J’ai apprécié le travail de Lauffray qui –outre un dessin « haut la main »- se montre un excellent coloriste (sans oublier Thimothée Montaigne) ; nous emmenant ainsi dans de très belles pages qui vous rivent vraiment l’œil.
Quatre tomes sont normalement prévus pour ce « retour » du personnage mythique de « L’Ile au Trésor ». Le niveau du second tome étant –pour moi- supérieur au premier, où les auteurs s’arrêteront-ils ?... car je ressens l’impression qu’ils feront encore mieux.
Vraiment bien bon.

Timing, Tome 2

Série : Timing
Publié par LYmagier le 2009-03-28 22:40:45

J’aime pas trop les mangas, mais ça… ça m’a plu !
Un très bon futur triptyque qui décortique une histoire assez simple sauf que : plusieurs personnages que l’on pourraient croire normaux possèdent en fait des pouvoirs assez extraordinaires comme arrêter le temps, prédire le futur, revenir dans le temps quelques secondes en arrière.

Et puis il y a Ja-Gi qui –elle- fait des rêves prémonitoires, dont celui d’un suicide collectif dans le lycée où elle enseigne. Pourra-telle l’empêcher ?… sera-ce possible ?… et comment ?…

Et tout l’art de l’auteur est de ciseler cette histoire en -bientôt- trois phases bien distinctes. Il travaille comme au cinéma, usant de « travellings » pour ensuite faire connaître et intervenir ses personnages.
Et ces phases sont tout bonnement précises, ciselées. Rien ne se perd dans la narration qui évolue au fil des pages ; ce dans un suspense qui monte en gradation. Un suspense qui, aux deux tiers de l’histoire, s’épaissit d’ailleurs avec le décès d’un des « héros ».

Mise en place des personnages et évolution du postulat – seconde partie qui s’achève avec ce qu’on pourrait appeler le « jour J » - et troisième opus pour connaître la fin de cette histoire millimétrée.

Le dessin ?.. peut-on le considérer comme « simple » ?… je ne pense pas. La ligne –comme les intervenants- a du caractère et –même si « simplifiée »- est assez tonique. Pas de blablabla ici : des faits, tout simplement, qui tiennent les yeux et l’esprit attentifs aux nombreux rebondissements.
Que tout ceci est donc bien fait ; un véritable scénario prêt pour le cinéma. Et du manga comme ça, j’en redemande. Ah que oui !…

Monju, Tome 1

Série : Monju - Au service de la justice
Publié par LYmagier le 2009-03-28 22:38:25

Mboaf…. malgré un bon postulat de départ : un robot policier d’élite –doté de sentiments- qui va devenir l’assistant d’un flic de campagne.
Tout ça aurait pu donner une histoire assez « pétante » de par la composition de ce duo.

Ben c’est pas trop ça. Et qui plus est, l’humour n’est pas trop présent non plus (le flic « campagnard » qui aime les petites culottes… bof…).
Et nos deux acolytes vont avoir affaire à quoi ?… un programme secret de haute technologie avec en toile de fond un danger potentiel nucléaire ! Doux Jésus !.. ça, c’est innovant !

Tout ça pour dire que Monju a ce qu’il faut pour faire un bon cocktail, mais la dose des ingrédients est fort approximative. Et c’est dommage car le graphisme de Miyashita méritait quand même beaucoup mieux que cette… panade… quand même agréable : mais à l’œil seulement.

Opération Ironclad

Série : Commando colonial
Publié par LYmagier le 2009-03-28 22:36:57

Un album assez (d)étonnant.
C’est d’abord un dessin au trait faussement comique. Hé oui, on pourrait croire que l’on va suivre une aventure humoristique alors qu’il n’en n’est rien. Le scénariste m’a emmené sur les rives de Madagascar en 1942. Débarqués incognito, deux hommes –deux militaires- ont pour mission de contacter les riches colons de l’île de se « tourner » vers de Gaulle au lieu du régime de Vichy.
Pas marrant tout ça car cette histoire prend ses racines dans les débuts de ce qui sera la décolonisation, ce avec la Seconde Guerre mondiale pour décor.

Appollo, quand même, a dû faire pas mal de recherches car le postulat et ses développements sont vraiment précis et documentés.
Et c’est ce qui est attirant dans cet opus : le combiné scénario sérieux/dessin faussement marrant fonctionne très bien. La mise en page, volontairement « standard », est nette et sans bavures. Par moments, d’ailleurs, j’ai cru me retrouver dans un « Tintin » tant la trame et le graphisme y ont un air de parenté.

Tout ça pour : un bon album, assez novateur dans son style général et qui –surtout- montre un des nombreux côtés de l’Histoire rarement abordés en BD.

Première époque (1914-1915)

Série : Mattéo
Publié par LYmagier le 2009-03-28 22:35:54

« Mattéo » est une grande fresque qui doit –normalement- mener le lecteur jusqu’aux débuts de la Seconde Guerre mondiale.
Et si la série est du calibre de ce premier tome, c’est annonciateur de bonnes choses.

J’ai véritablement plongé dans les 64 pages de l’album. Et il les faut pour narrer et mettre en images les premières péripéties de ce fils de réfugiés anarchistes espagnols. Pacifiste à cause des idées héritées de son père, il va néanmoins s’engager pour faire « l’aller-retour à Berlin » -comme l’on disait à l’époque- ; ce à cause la belle Juliette.
Las, cet « aller-retour » va le plonger dans cette « Grande Guerre » qui va sacrifier ce que la France avait de meilleur au combat.

« Mattéo » ?… ce sont des pages vraiment sombres de l’Histoire qui reviennent par pans à la mémoire collective. Les personnages sont « forts », servis par un scénario ciselé, bichonné, et où la narration suit de même.
Gibrat, une fois de plus, y va d’un graphisme au style puissant, raffiné dans sa construction des cases et de la mise en scène.

Premier pan d’une série qui s’annonce bien bonne, je me suis retrouvé ici dans quelque chose de « vivant ».
Et j’ai fort apprécié.

La complainte du taureau vache

Série : Coup de foudre
Publié par LYmagier le 2009-03-27 22:08:38

Une BD au contexte assez original. On est assez loin de la « famille Bottafoin » mais les (més)aventures de Charles et de son taureau fleurent quand même bien bon cette imagerie paysanne d’une sorte de campagne dite « profonde ».

Le scénario ?… Cauvin délaisse « ses » séries pour une nouveauté qui tient bien la route. En effet, le postulat général est la transsexualité vue dans le contexte animalier.
Et ça m’a fait quelquefois marrer. L’effet de (la petite) surprise passé, je me suis plu à suivre ces non-aventures d’un taureau vraiment spécial et de son jeune « maître ». On est loin du cynisme, de la loufoquerie ou du non-sens de certaines BD d’humour, mais l’état de Désiré attire immanquablement l’intérêt et on se prend d’une certaine amitié pour la bête.

Le dessin ?… un trait nerveux, vif, qui ne s’embarrasse pas de décors superflus ; et où l’accent est plutôt sur le(s) rapport(s) entre l’homme et l’animal. Mais au vu de Désiré qui, maintenant, est doté de la parole : qui est l’homme ?… qui est l’animal ?… On oublie vite la qualité de ce dernier pour vivre –d’une certaine façon- les discussions entre deux « vieux copains ».
Et c’est ce qui fait le charme de ce « coup de foudre ».

Le fils de l'ogre

Série : Le fils de l'ogre
Publié par LYmagier le 2009-03-27 22:07:41

C’est d’abord une couverture dont le lettrage me rappelle furieusement quelques « Thierry la Fronde » de derrière les fagots que je possède. Gagné. C’est le même !
Déçu j’allais être ?… non pas.
Je me suis retrouvé dans ces temps anciens, cette ère moyenâgeuse où les exécutions étaient de vrais spectacles de mort orchestrés en place publique. J’ai rencontré Benoît, un gars de 13 ans, subjugué par le bourreau.
Et puis, et puis… Benoît va avoir de gros problèmes et il va devenir un « routier » des armes sur les champs de batailles.

Sincèrement, ce genre d’histoire m’a un goût de déjà lu/déjà vu. Seulement voilà : le traitement graphique est en noir et blanc ; ce que j’aime déjà.
Puis, surtout, hors l’histoire –qui d’ailleurs se lit assez vite- ce que j’ai apprécié est le traitement du passage de l’enfance à l’âge adulte. Comme pour n’importe qui d’ailleurs, et même à l’heure actuelle, il suffit d’un grain dans le rouage de la vie pour que votre destinée change du tout au tout ; et ce sans le savoir.

Le dessin ?… j’aime assez ce trait qui peut paraître parfois malhabile mais qui en réalité ne l’est pas. Certaines cases –mêmes « simples »- sont ainsi comme de petits tableaux qui restituent des ambiances, qui invitent ainsi l’œil à s’y arrêter, attarder.
Qui plus est les cases « muettes » sont parfois plus descriptives que celles qui renferment du texte ; preuve que l’auteur sait travailler son ressenti, sa ou ses visions dans une fausse simplicité.

Un bon album, oui, mais qui –pour moi- vaut surtout pour ses qualités graphiques.

Garrigue, Tome 2

Série : Garrigue
Publié par LYmagier le 2009-03-27 22:06:39

Un diptyque qui nous raconte une sorte de « petit meurtre entre amis ».
Un coin perdu de la France –un peu- profonde, une bande de copains qui vivent de petits coups tordus, une partie de chasse, PAN !, une victime qu’on fait disparaître.
Et puis, bardaf, le faux accident de chasse se transforme en vrai meurtre.

Et on passe dix ans. Corbeyran et Berlion reprennent l’enquête. Toutes les machinations, duperies, les coups fourrés d’alors ressortent au grand jour. Et on plonge à nouveau dans la suite d’un bon polar dont les rouages fonctionnent bien.

Ce « garrigue » est quand même quelque chose d’efficace, narré et dessiné dans un ton général qui sonne juste dans ce fait divers qui –pourquoi pas- aurait pu (pourrait ?) exister.
On est loin du « cadet de Soupetard », c’est vrai, mais l’alchimie déployée dans le genre présent –le polar- fonctionne très bien dans le sujet général traité.
« Garrigue » se lit comme un roman dessiné, à déguster à son aise ; même si ses développements ne font pas dans la dentelle…

Mimsy

Série : Double gauche
Publié par LYmagier le 2009-03-26 12:56:10

Troisième album et fin d’un triptyque qui, à mon humble avis, ne « démarrait » quand même que dans le deuxième opus.
Ca y est !… « on » va enfin savoir ce qu’il en est de cette seconde main gauche et –surtout- d’où vient cet étrange pouvoir. Bien entendu, Dustin va encore ramasser quelques problèmes avant d’en arriver là.

Un bon troisième album, oui, MAIS quand même au postulat bien mince : Dustin a souffert dans sa jeunesse. Il veut se venger. Il tombe amoureux mais il fait preuve de maladresse. Fallait-il « tirer » cette histoire en 3 tomes ?… quelques raccourcis heureux en auraient peut-être fait quelque chose de plus fort, de plus attractif. Mais ce n’est que mon avis.

HEUREUSEMENT il y a le dessin. Formosa y va de nouveau d’un très beau trait réaliste, net, efficace surtout, qu’il met service des attitudes et sentiments de ses personnages. Et ces derniers, d’une certaine façon, « sentent le vrai ».
Le style de colorisation ne m’étant pas inconnu, et après quelques très rapides recherches, je me suis aperçu que la coloriste était celle du dernier « Vasco ». C’est fou comme une sorte de « marque de fabrique » peut être retenue par l’esprit.

Tout ça pour ?… un bon album d’une série pour laquelle j’attendais un peu plus.

Lucius

Série : La guilde
Publié par LYmagier le 2009-03-26 12:55:09

Vous prenez Canardo, vous prenez Blacksad, vous secouez tchikatchikathik et vous obtenez… La Guilde.
Bon, je m’avance peut-être un rien de trop MAIS : cette aventure « animalière » tient quand même bien la route.
Je me suis bien amusé dans cette sorte d’épopée médiévale qui –parfois- est quand même un pur délire.
Le dessin ?… ben… j’ai beaucoup aimé. C’est vrai, par de nombreux côtés le style « fait » un peu Walt Disney. Mais j’aime beaucoup. Martin (Oscar.. pas Jacques) a quand même une très belle « patte » qu’il utilise dans un trait vif, net, bien lisible, attractif même. Il ne se contente pas de faire évoluer les personnages mais les place dans un véritable décorum qui remplit les cases de bien belle façon.
Travail pointilleux, précis, innovant même ; le tout est servi par une belle colorisation.
« La Guilde » ?… une BD qui a le goût » des choses bien faites. Il ne vous reste plus qu’à en prendre une part.

Pierre qui roule

Série : Pierre qui roule
Publié par LYmagier le 2009-03-26 12:53:51

Pas mal du tout. Pas question d’un éventuel Choucas ici mais bien d’une histoire que n’auraient pas renié Les Pieds Nickelés.

Lax y va d’une bien belle adaptation d’un roman de Donald Westlake. Il est parvenu à créer un véritable univers qui gravite autour de cette bande de « gangsters » qui sont véritablement crétins que réellement méchants.

« Pierre qui roule » ?… c’est comme une mission –d’un premier abord assez facile- dans laquelle ils vont s’emmêler avec une facilité débilement profonde qui en surprendrait plus d’un.
C’est drôle, ironique, d’une certaine tendresse aussi ; dans un style graphique réaliste très personnel où le rendu des personnages, leurs comportements, leurs mimiques confine parfois à un véritable régal visuel. Un humour angoissant.
La colorisation ?… j’aime un peu moins, mais elle va bien de pair avec le postulat, les ambiances qui s’en dégagent.

Tout ça pour ?… un bien bon album qui tient bien sa place dans cette collection de polars adaptés en BD.

Livre premier

Série : Lulu femme nue
Publié par LYmagier le 2009-03-25 10:49:22

Lulu ?… elle décide d’arrêter. De « s’arrêter » plutôt. De faire le point sur ce qu’elle est, sur ce qu’elle vit.
Que voudrait-elle, Lulu ?… ben, être heureuse… sans plus. Et cet arrêt dans sa vie fait qu’elle se rend compte qu’elle ne l’est pas. Alors Lulu plaque tout et va « faire un tour » à sa façon.
Et tout ça nous vaut une chronique humaine traitée avec grande finesse par un Davodeau en pleine forme.
J’ai eu affaire à une chronique mettant en scène des personnages attachants, qui pourraient sans aucune peine être issus du réel. Avec sa délicatesse habituelle, Davodeau les dépeint –au propre comme au figuré- dans des « histoires » où le bonheur –souvent précaire- s’assimile de concert avec la gravité des choses.
Tout ça m’a valu une chouette plongée où j’ai rencontré des gens que –parfois- j’ai cru reconnaître dans leur comportement, une plongée traitée –certes- d’une certaine façon sans concession mais que j’ai pris plaisir à lire. Ainsi va la vie va.
Premier tome d’un diptyque qui s’annonce prometteur.

Le Guinéa Lord

Série : Complainte des landes perdues
Publié par LYmagier le 2009-03-24 15:10:25

Second tome du deuxième cycle de la « Complainte des landes perdues ».
Un bien bon tome encore. Il aura quand même fallu quatre ans avant de voir la suite de « Moriganes ». N’empêche : l’attente vaut le coup.
Dufaux et Delaby, à leur façon, réinventent le genre de l’heroïc fantasy qui, pour moi, stagne quand même depuis quelques temps.
Je me suis ici retrouvé baigné de légendes celtiques mystérieuses qui se disputent à de belles scènes sanglantes et violentes.

Pourtant, à y penser, l’histoire est quand même simple et a un fort goût de « déjà vu/déjà lu » : au péril de leur vie, des gens chassent d’impitoyables et cruelles sorcières qui détruisent les hommes et les terres.
Mais c’est tellement bien « mis en musique » que je me suis à nouveau laissé charmer par le narratif tout en appréciant le trait de Delaby et sa façon de mettre en page.
Un album solide, attractif, réalisé par deux auteurs de renom. Bien bon.

Rouge bonbon

Série : Rouge bonbon
Publié par LYmagier le 2009-03-24 11:10:41

J’ai lu, non pas une histoire générale divisée en 18 chapitres, mais 18 petites histoires pour chacune une femme différente.
Avec elles, je me suis arrêté un moment, m’asseyant moralement en face de chacune d’elles et ,scrutant leurs regards, ai tenté de participer à leur rêverie. Je m’e suis ainsi immiscé quelques minutes dans ces pauses qu’elles se sont ordonnées, dans cet arrêt du temps par elles voulu, comme parfois il m’arrive de le faire en laissant vagabonder mon esprit.
Avec chacune de ces femmes j’ai connu la désillusion, l’espoir, la dispute, la page que l’on tourne, les amours tragiques, le passage à vide…
Ce « rouge bonbon » est une pause dans la vie, une pause qui –normalement- permet de mieux aller de l’avant.

L’auteur travaille ici une véritable délicatesse d’esprit dans des portions de vie intimistes, montre la sensibilité d’êtres que l’on pourrait croire connaître dans ce –notre- théâtre de la vie.
Nananan travaille un trait souple, « féminin », capture des instants, fait comprendre par des silences les états d’âmes de ses « héroïnes » d’un instant.
Souplesse du trait, mise en page « reposante », 18 sortes « d’arrêts sur image » qui m’ont fait entrer –un peu- dans 18 mondes que je ne connaissais pas.
Très bien fait.

Miyamoto Musashi

Série : Miyamoto Musashi
Publié par LYmagier le 2009-03-23 21:31:32

Ca y est ! Je me suis fait un manga. Et une grosse brique en plus. Pourquoi ?… il relate une histoire vraie dans le Japon médiéval, celle d’une figure emblématique des arts martiaux japonais, celle d’un véritable « sabreur » entré dans l’histoire nationale nippone.
Qui plus est, l’auteur est également celui de « San Ku Kaï » qui fit mes délices d’une série télévisée voici plus de 25 ans (musique de Eric Charden).
D’où : attiré. Et pas déçu par que le dessin est en noir et blanc, technique que j’apprécie beaucoup.

Le dessin ?… ben, justement, je ne m’y fais pas trop. Je le qualifierais « d’austère » par rapport à la ligne générale de la BD européenne. MAIS : le trait est précis, souvent minutieux, rend les personnages expressifs ainsi que leur gestuelle.

J’ai ainsi suivi la vie –raccourcie- d’un samouraï solitaire, un rônin, qui fait du « vide » le but ultime de sa longue geste sanglante. Justement, « sanglante ». Un peu déçu des combats. Si ces derniers sont la raison de (sur)vivre du héros, ils sont –à ce que j’ai ressenti- peu détaillés et –parfois- prêchent par une pauvre lisibilité. Voulu ?… Je ne sais.
Tout ça pour : une bonne histoire qui résume la vie de ce grand guerrier. Résume ?… ben oui : un autre auteur –Takehiko Inoue- « travaille » également sur la vie de Miyamoto. Il en est actuellement à 27 volumes !… Trop pour moi.

Born to be a larve

Série : Notes
Publié par LYmagier le 2009-03-23 16:15:25

« Notes » ?… ce sont au départ des chroniques parues sur un blog.
« Notes » ?… c’est, au jour le jour, une sorte d’angoisse d’un dessinateur professionnel ; angoisse qui se traduit par la peur –réelle- de la « page blanche » ; cette page sur laquelle on ne sait rien mettre vu qu’aucune idée n’arrive. Mais il n’y a pas que cela : il y a la page ratée, celles qui –pour un motif valable ou non- arriveront en retard à l’impression.
« Notes » ?… c’est surtout la vie d’un artiste avec cette angoisse perpétuelle de bien faire, de rencontrer des confrères ou des amis, de participer à des festivals, de s’installer à des séances de dédicaces à attendre le « client…

A titre personnel je connais quelques auteurs, dont de très bons, qui ressentent une véritable peur à ses séances. Pourquoi ?… car les « chasseurs de dessins » ont souvent des idées un peu folles et leur souhait de tel type de dédicace ressemble souvent à un ordre.
J’en connais d’ailleurs un qui ne collectionne que les vaches.
- Le dessinateur : « Et je vous fais quoi, Monsieur ?… »
- Une vache …

Ben, il y en a qui ne savent pas dessiner de vaches, même simplifiées. (hé, ho, entre nous… si un jour vous rencontrez Leonardo (Rantanplan) –monsieur très disponible d’ailleurs- demandez-lui de vous dessiner une vache. Vous allez voir sa tête !… )

Tout ça vous vous dire que « notes » ne pêche certes pas par son originalité, est assez inégal dans son traitement global MAIS : c’est du vécu. Boulet arrive à « se faire vivre » et à vous communiquer les habitudes de sa profession.
Et de ce côté là, c’est quand même varié car il y va d’une forte dose d’autodérision qu’on ne peut faire qu’apprécier cette sorte de « vie de la vie » d’un dessinateur.

Et moi qui fréquente rationnellement ce milieu, je peux vous affirmer que rien n’est fabriqué. Et ça me plaît beaucoup.

Oeil brun, oeil bleu

Série : Oeil brun, oeil bleu
Publié par LYmagier le 2009-03-21 22:19:27

Une énième histoire de pirates ?… oui, mais avec une sorte de « goût étrange venu d’ailleurs ». Les deux auteurs mêlent ici une note fantastique avec l’arrivée d’un génie venu des pays « de là-bas ». Qui plus est, ce personnage présente des qualités humaines ; hors des clichés habituels du « génie de la lampe ».
Ce qui ne veut pas dire que ce génie est un brave gars à 100%. Que nenni, car lui aussi est intéressé par l’argent et a la rancune assez tenace si les choses ne vont pas comme il l’a souhaité… ou décidé, c’est selon.

Le dessin ?… je n’aime pas trop le trait MAIS j’ai apprécié la mise en couleur. Là, ancien coloriste que je suis, la façon de mettre cette couleur directe fait jouer moult nuances de tons qui expriment beaucoup mieux de cette façon –du moins je pense- ce relief que l’on trouve rarement dans la majorité des séries. Le crayonné se trouve ainsi fortement embelli et donne ainsi un vrai volume aux cases.

Histoire de pirates, histoire fantastique, un bien bon mélange de genres dans des mises en pages de belles et bonnes factures.
Avec cet album, je me suis évadé un moment ; tant dans le narratif, le graphisme que les couleurs. Une belle connexité de trois éléments qui m’ont fait passer un agréable moment de lecture.

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