T8 - Gen d'Hiroshima, Tome 8
Gen d'Hiroshima
pour 2 notes.
Mangas - Shônen -
Nakazawa, Keiji Couleur : <n&b>
Edition
EAN : 9782849990308 | ID-BDovore : 35610
Une erreur sur cette fiche ou votre édition est différente ? Vous pouvez proposer une correction ou proposer l'ajout d'une autre édition
(pour votre utilisation personnelle)
Futur achat : Date d'achat : (dd/mm/aaaa) Prix/cote : |
E.O : Dédicace : Cadeau : Lu : Ed. numérique : |
Prêt : Dernier emprunteur : Email : |
Remarque personnelle (état, mémo, ...) : |
* : Avis de lecture qui apparaîtra pour tous les visiteurs sur le site
Ces tomes 7 et 8, tous comme les 4 précédents, présentent la vie de Gen quelques années après la guerre, et c'est donc l'occasion d'une multitude d'aventures diverses pour subsister au quotidien et pour se rendre compte (et dénoncer au passage) les dysfonctionnements de ce monde d'après-guerre peu reluisant (d'autant moins reluisant à Hiroshima). C'est bien sûr déjà les répercussions des rayonnements de la bombe sur les habitants, et à chaque fois un quota de morts qui s'alourdit, même plusieurs années après, mais c'est aussi des exactions diverses, comme la gestion américaine et ses débordements "dictatoriaux", les japonais qui s'enrichissent de la misère, ou encore la question de la guerre de Corée et les manifestations pacifistes réprimées.
Le tome 7 est particulièrement poignant pour deux passages principaux, avec la mort de deux figures parentales différentes, sans compter un "roman" sur la Bombe, dont la lecture par Gen ne fera pas que faire pleurer les jeunes orphelins qui l'accompagnent, mais qui m'a réellement touché, et permet de remettre une couche sur les dégats directs de la bombe au cas où on commencerait à les oublier (et c'était peut être bien le cas, avec toutes ces péripéties de survie, ou de magouilles pour avoir de l'argent et ses multiples rencontres).
Par contre il est vrai, que la structure narrative (sans découpe claire en différents chapitres, puisque tout s'enchaîne sans interruption sur 2x300 pages) a du mal à tenir sur la distance, et que l'on saute souvent du coq à l'âne avant de revenir sur le coq. C'est aussi un aller-retour permanent entre le tragique, la révolte et les larmes contre la grosse farce, les chansons claironnées sur un chemin et les blagues de gamin (parfois très violentes d'ailleurs), mais c'est ce ton mi-lourd mi-léger qui donne aussi sa force à ce titre (après tout c'est aussi un shônen), qui dénonce encore et encore une bombe et surtout la guerre et son absurdité.
Le personnage de Gen est un révolté permanent qui ne se laisse pas marcher sur les pieds, et qui porte en lui tout l'espoir de la ville. A la fin du tome 8, où sa "conscience politique" s'est affirmée, c'est aussi le moment où il va prendre sa véritable indépendance et c'est donc un tournant du récit qui nous attend désormais.
De toute façon, lire cette série est un plaisir, d'autant qu'elle est servie par un graphisme très coulant, expressif et qui a une vraie présence, même s'il semble peu varié et que l'auteur réutilise beaucoup de ses gimmicks dans les divers expressions de ses protagonistes et que l'on a souvent l'impression de revoir la même scène
C'est du vrai plaisir de lecture, c'est instructif à bien des niveaux (historiquement parlant sur des points d'histoire méconnus, mais aussi sur la psychologie des gens touchés par ce genre de drame et comment ils les surmontent) et bien au delà c'est un témoignage qu'il faut garder à l'esprit, vraiment!
1ère édition chez Vertige graphic