Ça aurait pu être parfait. Mais ce ne sera que "presque" parfait.
Presque parce que les dessins ne m'ont pas transcendé pire, par moment, je les ai trouvé médiocres...

L'histoire:
Grant McKay a réussi, en inventant le Pilier il a trouvé le moyen d'effectuer des voyages à travers l'oignon, les mondes parallèles créés par chaque choix de chaque individu.
Pour arriver à ses fins, il a dû basculer du côté de la "Black Science" et transgresser quelques règles avec sa LAS (Ligue Anarchiste Scientifique).
Mais cela valait le coup. Le rêve de toute une vie, le rêve qui le tenait si loin de ses enfants, de sa femme Sara (et si proche de sa collègue et maîtresse) enfin atteint.

Sauf que... quelqu'un a saboté le Pilier juste avant le premier saut.
Du coup, l'équipe, dont les 2 enfants de Grant, se retrouve à sauter de monde en monde sans pouvoir ni le choisir ni décider du temps qu'ils auront jusqu'au prochain saut.
Et quand on voit l'hostilité du premier monde, il va falloir tenir... Survivre jusqu'au prochain saut en espérant revenir à la maison.


Presque parfait donc.
Le rythme est endiablé, la narration super fluide et originale.
Et l'utilisation de la voix off... (on suit les regrets de Grant, sa remise en question incessante, la mauvaise opinion qu'il a de lui-même, par moments, les pensées de ses compagnons) est bienvenue.
Les couleurs superbes, ajoutent au dépaysement, au contraste entre les différents mondes.
Comme en plus les mondes traversés par le groupe de "dimensionautes" sont tous plus barrés les uns que les autres, fourmillent de peuples, de décors et d'idées incroyables, on se régale.
Alors, oui, on peut regretter de ne pas en apprendre plus sur ces fameux monde, mais le propos n'est pas là.
Ces mondes ne sont que des étapes, souvent des sources d'obstacles, pas des fins et donc pas le centre des débats.

On se retrouve tour à tour à se demander si Grant va enfin faire un bon choix, qui sera le prochain mort, comment vont-ils survivre ou à essayer de savoir qui a saboté le Pilier!

Le dessin est quand même bon, splendide sur certaines pages pour être tout à fait honnête.
En plus, il sert également ce rythme, cette course effrénée contre la montre pour tenir, survivre, réussir à voir le prochain monde et espérer que ce soit le bon.
Malheureusement, et ce qui calme mon enthousiasme, parfois, je l'ai trouvé trop approximatif notamment sur les visages.
À tel point que cela m'a parfois fait "sortir" du récit!

Au final, ça le fait. Ça le fait très bien même.
Peut être ma meilleure lecture SF de l'année sans, par moment, ces déséquilibres narration-dessin.
Cela ne m'empêchera pas d'attendre avec impatience Avril pour avoir la suite de cette aventure, même si je ne suis pas aussi enthousiaste que les chroniques/avis/critiques que j'ai pu lire un peu partout.