Encore une chronique de la vie ordinaire par Davodeau, qui cette fois-ci s'attaque au Foot business en visant de manière plus générique le sport de haut niveau, ses certitudes, ses doutes, son environnement et ses dérives ou ses dégâts collatéraux...
Deux personnages se disputent la vedette (sic!), la victime prise en otage dont la seule issue sera d'exploser en plein vol, brisée, et un admirateur malade entraîné malgré lui dans un tourbillon qu'il va reprendre à son compte, après en avoir été spectateur.
De mon point de vue, Davodeau reste en deçà de ses productions actuelles, le scénario se cherche un peu et hésite entre polar noir et fable contemporaine.
Rien à dire sur le dessin ni la mise en page, les cases muettes restent pour moi les plus belles! Toutefois quelques caricatures qui, il me semble, n'ajoutent rien à la force du récit : Citons les silhouettes de l'otage, du camarade de club, qui peuvent évoquer des personnages de fiction ou bien réels, un opportuniste désespéré ayant forcément sombré dans l'alcool, une mère ne se positionnant pas entre père et fils etc. Tout cela sent le vécu proche, mais reste forcé, comme si Davodeau souhaitait protéger ses personnages (ou les modèles dont il s'est inspiré).
En résumé, un album réussi, mais un peu décevant vis-à-vis des productions actuelles de Davodeau. Pour ceux / celles qui ne connaissent pas cet auteur, je conseille de commencer par cet album puis de passer par "le réflexe de survie" pour aboutir à "Anticyclone" puis "Lulu" .

Un bon "polar" entre la fable amorale et une descente dans la France "d'en bas" pour un homme qui ne fréquentait que les gagnants.

Etonnant récit qui ne pouvait être réalisé que par un auteur à la patte suffisamment fine et sombre, ce qui est le cas de Davodeau (un peu trop méconnu, je pense).
L'idée de base tient très bien la route. Le seul (petit) bémol peut-être : j'ai l'impression que, parfois, cette bande dessinée aurait pu tenir sur quelques pages de moins. Certains me diront que je fais la fine bouche, mais c'est mon idée.

D'autant plus que l'album ne s'arrête pas ici. Davodeau conclus cet opus sur une note inattendue qui relance toute la qualité de cette histoire ; à savoir : un très bel objet -assez inclassable- dans l'univers de la BD.
Je ne mets pas "8" car, pour moi, il manque un tout tout petit quelque chose (le raccourci de certaines pages) qui en aurait fait une oeuvre de vraiment belle facture.