Un second opus de bonne facture. Corteggiani m’a encore emmené dans l’Amérique du début de l’ancien siècle, cette « terre promise » qui en désenchantera plus d’un immigré. Ce sont les premières années de Ciro et Giovanni sur cette terre dite d’accueil. Avec la narration de Villanova de sa vie aux deux journalistes, j’ai ainsi remonté le temps ; parcourant les quartiers malfamés du West Side avec sa population composée d’immigrés. J’ai suivi l’ascension des deux amis, l’un dans le journalisme, l’autre dans la pègre.
Une « douceur » quand même :la rencontre de Ciro avec une jeune irlandaise. Mais déjà la guerre des gangs fait son lot de tueries, de règlements de comptes, de massacres organisés. J’ai ainsi suivi des gangs qui font tout pour avoir la mainmise totale sur la ville, des flics véreux,, des tueurs froids et implacables, des coups-montés qui ne laissent qu’une trace : celle du sang.
Second opus qui m’a entraîné jusqu’au début de la Première Guerre Mondiale, ce « Mulberry Street » tient fort bien la route ; aidé en cela par le graphisme réaliste, précis et pointilleux de Malès. Ce dernier m’a plongé dans ces années d’avant-guerre avec ses cohortes de pauvres, de tueurs, d’assassins, de villes aux quartiers déjà délabrés. Le graphisme joue ici beaucoup avec les atmosphères dans une reconstitution d’époque qui « sent » vraiment ce temps-là.
Une bien bonne suite au narratif attractif, basé sur des faits réels sans être didactique, et au graphisme de bien belle tenue.