couverture
©Akata/Delcourt/Toume, Kei

T6 - Les lamentations de l'agneau, Tome 6
Les lamentations de l'agneau

pour 6 notes.

Mangas - Seinen -
Couleur : <n&b>
Edition Akata/Delcourt - 22/03/2006
Collection Ginkgo

EAN : 9782756000732 | ID-BDovore : 33939

Synopsis : Comme une bouffée d'air dans l'histoire, un dernier souffle avant l'issue fatale, ce tome respire l'éphémère bonheur... Un subtil suspense pour introduire le dernier acte !
L'histoire : Après sa fuite de la clinique de Minase, Chizuna est retournée auprès de son frère. En cachette de Kazuna, elle continue à prendre des médicaments, qui empêchent ses crises... mais malmènent son coeur. C'est alors qu'une infirmière commence à enquêter sur le prétendu suicide du docteur Takashiro. Heureusement, les secrets semblent bien gardés...



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Posté par le 2006-05-14 21:33:19

Une douce ambiance d'introspection baigne ce début de tome. Les personnages vivent chacun dans un huis clos et il faudra la venue d'une nouvelle protagoniste pour remuer les esprits, à coups de questions indiscrètes, qui se révèleront incisives, jusqu'à s'adresser au lecteur lui-même. Les tomes précédents nous avaient habitués à des relations très complexes entre Chizuna et son frère, qui relevaient pour beaucoup d'un passé trouble de comportements non moins ambigus avec leurs parents. Cela étant, même si l'on avait cru commencer à y voir plus clair dans ces entrelacements psychologiques (particulièrement fins et bien étudiés par ailleurs), force est de constater qu'on faisait peut-être fausse route depuis le début. Deux questions fondamentales sont posées dans ce tome : pourquoi Shizuna Takashiro s'est-il suicidé finalement ? Et quelle est cette ombre inconnue qui semble attachée à la mère de nos héros et qui fait si peur à Chizuna ? Tout du moins pour la première interrogation, il faut avouer qu'en tant que spectateur du drame, on avait évacué le problème il y a longtemps en choisissant l'explication d'une trop grande lassitude de vivre avec ses faux-semblants. Mais s'il y avait autre chose ? Le saurons-nous même jamais vraiment ? Quoiqu'il en soit, cela permet surtout aux personnages d'y revenir encore une fois, même si cette fois il y a de l'apaisement dans l'air. Effectivement, la mélancolie et l'acceptation semblent être le ton dominant de cette fin de série et on devine avec une certaine tristesse que Chizuna n'échappera pas à un destin funeste (et cela saute d'autant plus aux yeux de la voir si calme).
Finalement, en retournant au lycée, ils profitent de ce qui semble être une accalmie de vie, mais ne serait-ce pas la dernière ? Pourtant, c'est visiblement l'occasion de s'interroger sur son futur et de profiter d'un présent qu'ils refusaient jusqu'à alors. Il faut alors constater que cette trame, offerte par l'auteur, est d'une justesse salutaire servie par un traitement tout en pudeur. Les visages tristes et résignés sont légions ici, mais le graphisme de Kei Toume aux lignes brisées et aux regards doux rend parfaitement l'ambiance feutrée de rigueur. Néanmoins, on pourra lui reprocher des proportions pas toujours constantes d'une case à l'autre, des décors peu remarquables, des visages qui se ressemblent beaucoup, ou bien encore un crayonné qui lorgne parfois trop vers l'esquisse. On appréciera pourtant une présence, le rendu d'expressions touchantes, et un style unique au service d'une histoire qui joue essentiellement sur les relations humaines. Contrairement à d'autres oeuvres, ce manga se lit très bien : les pages peu chargées aident également à rendre fluide un récit qui ne joue pas inutilement avec ses non-dits.
L'édition française est correcte même si l'encrage trop prononcé de certains plans, sur un papier de qualité moyenne, rend sans doute le tout un peu grossier. Par contre, les dégradés sombres subsistent, les lignes n'y disparaissent pas, et comme toujours on appréciera les clés de compréhension en fin de volume.