Spécialistes des costumes et des armes de tous les temps, les auteurs ont ici reconstitué les prémices de la campagne, les préparations, les diverses offensives contre les ports et les forts défensifs avant « d’attaquer » le pays. Quasi au jour le jour, j’ai suivi le déroulement de la campagne où les différents chefs de guerre « jouent » et déplacent leurs pions )les soldats- sur une sorte d’échiquier géant. Attaques, sièges, contre attaques, batailles et combats sanglants vont alors parsemer cette route, ce au gré des pages.
Historiquement, rien à redire. Les Funcken se basent sur une documentation précise, vérifiée, pour mettre en scène cette véritable saga. Les canons tonnent sur mer, infanterie et cavalerie se déversent dans des combats parfois hallucinants au gré des décisions prises par les différents états-majors.
Le dessin ?… la « patte » des Funcken est inimitable ) D’une grande précision dans un style réaliste unique, les cases –dans une mise en page parfois baroque- fourmillent de détails relatifs aux costumes, aux armes, aux façons d’attaquer de l’époque, de se défendre…
Tout ceci m’a valu d’entrer dans une formidable geste guerrière faite de sang, de larmes et de sueur. Qui plus est, les Funcken ne se contentent pas de réaliser une BD historique ou prime éventuellement un didactisme « scolaire ». Ils ont créé une sorte de fil conducteur : l’histoire d’un jeune dessinateur –aussi un peu le narrateur de l’histoire- qui parcourra les champs de batailles au gré des développements de ces dernières ; réalisant ainsi des sortes de « dessins dans le dessin » sans réel parti pris pour l’un ou l’autre camp.
Une grande BD historique, vraiment pas rebutante de par son contexte « ancien », didactique mais sans excès, et d’une lecture vraiment agréable. C’est tout bon.