Un opus qui mêle avec bonheur fantaisie et suspense.
Bonheur car le dessin n'y est pas étranger. C'est léger, comme ces vieux albums pour fillettes des années 30.
Original aussi : on découvre le Paris populo d'avant-guerre (celle de 40) et les moeurs de certains clients de maisons closes.
Un premier album frais, qui sent l'enthousiasme et le plaisir pris par les auteurs à sa réalisation.
A noter que le dessinateur est en réalité un duo, formé de Sébastien Cosset et de Marie Pommepuy (le joli nom!).
A lire en écoutant la java "Quand on s'promène au bord de l'eau", par Jean Gabin dans le film "La belle équipe".

Miss Pas Touche m'a d'abord attiré par son aspect visuel faussement simpliste. Posé par erreur sur un présentoir de nouveautés sa couverture m'a surpris. A elle seule elle réussie à résumer l'album, à mi chemin du livre pour enfant et de Nikita. Et ce titre, "la vierge au bordel" que cache t'il ? Tout celà m'interpelle mais je résiste au chant des sirènes tentatrices.
J'ai quitté la librairie les bras chargés des sorties de la semaine laissant l'album sur son étagère. Mais, comme ces comptines qui ne veulent pas vous sortir de la tête, Miss Pas Touche hantait ma mémoire. J'avais beau essayé de me concentrer sur mon Loisel rien y faisait elle m'appelait. Lassé de de ce regard pesant sur ma conscience j'ai finalement laissé mon Magasin Général sur la table basse pour aller la retrouver, l'emmener chez moi et la dévorer.

Elle me prit la main et m'entraîna dans son Paris des années 30. On est allé danser dans les guinguettes sur les quais de Seine. En rentrant elle commença à se confier, à me parler de sa soeur, jeune fille modèle. Au coeur de la nuit, l'ombre d'un Jack The Ripper plane sur notre histoire. Et puis tout s'enchaîne, le meurtre, la maison clause, les tortures l'ambiance se fait lourde et pesante.
La dernière page est presque une délivrance insoutenable tellement la suite et fin, qui aura lieu dans un livre à venir, va se faire attendre.